Le contrat social n’est pas un acte démuni de sens ou de signification. Chaque acte a une signification et répond à un besoin donné. La publicité du mariage ne saurait s’inscrire que dans un environnement qui accorde à la femme le statut qui est le sien au sein de la société. Elle n’est ni une chose, ni un être de second degré. La publicité du mariage signifie, en grande partie, que le temps du patriarche absolu, des harems et des femmes « voilées de l’Islam » commence à céder la place à celui de la publicité et de la normalisation des rapports entre les deux sexes. Pour ceux qui continuent encore à plaider pour le retour de la femme au foyer, il n’y a plus qu’à désespérer.
Désormais, il n’y a plus lieu de recourir à la télépathie pour connaître l’avis du Commandeur des croyants en ce qui concerne l’épanouissement de la femme et le Plan d’intégration au développement. Le mariage annoncé, pour la première fois au Maroc, de S.M. le Roi, peut pour bon nombre de personnes s’inscrire dans le cadre des faits divers que l’on reflète dans les pages de certains journaux, à la «une» ou l’intérieur, selon la vocation des uns et des autres. Mais à la différence de ces petits faits qui abondent dans notre quotidienneté, il augure d’une nouvelle étape dans l’histoire de la relation au Maroc entre la monarchie et le peuple. Chaque chose a son temps. Aujourd’hui, il est une nécessité de procéder à un réajustement de cette relation et à sa mise à niveau. En termes plus simples, le Roi du Maroc a décidé de briser un nouveau tabou.
Depuis toujours, le commun des mortels au Royaume ne savait ni les noms des femmes de ses Rois ni ne connaissait leur famille, et encore moins leur manière de vie et de pensée.
Certes, aujourd’hui, on ne peut s’attendre à un changement radical de cette donne. L’histoire nous enseigne que les révolutions tranquilles sereines et réfléchies sont celles qui ont le plus de chance de survivre et de résister. Mais, toujours est-il que par ce geste, toutes les femmes du royaume trouvent dans S.M. le Roi, un allié sûr et le garant de leurs droits à la justice et l’égalité.
Les grands projets commencent souvent par des petits faits et des petits pas. En effet, depuis son intronisation, il n’a cessé d’ouvrir les différentes portes, qui résistaient, jusque-là, au changement.
A chaque fois que les forces conservatrices croient l’avoir gagné à leurs causes, il les surprend et les prend de vitesse sur leur propre terrain. Ce n’est donc pas pour rien que les Marocains l’entourent d’une sympathie réelle. Ils savent comme tout peuple digne et intelligent que leur Roi dispose d’une fibre sociale très développée, denrée de nos jours rare chez beaucoup de chefs d’Etat . Cet homme qui est Mohammed VI qui entoure les pauvres et les démunis de Sa sympathie et de Son soutien, qui rend visite aux prisonniers, dans leurs lieux de détention, qui prend tout son temps pour répondre à une lettre qui lui a été adressée par un détenu, qui avait pris les armes contre le Royaume, est celui-là même qui montre aujourd’hui qu’il est un simple homme. Avec ses désirs, ses espoirs et ses espérances.
Le nouveau visage de la monarchie marocaine est celui que nous avons attendu et espéré à savoir celui de la modestie, de l’attachement aux valeurs humaines de la modernité et du progrès et de la fermeté quand il s’agit des intérêts suprêmes de la Nation.