High-Tech

2009, l’année du Triple Play !

© D.R

Votre prise téléphonique cache bien son jeu. Alors qu’on la croyait cantonnée aux appels téléphoniques, la voici transformée en voie d’accès multiservice. Grâce au développement de l’ADSL et de l’ ADSL 2+, les fils de cuivre du téléphone véhiculent non seulement Internet à haute vitesse, mais aussi la téléphonie sur IP et des chaînes de télévision ! C’est le Triple Play ! Pour accéder à cet éventail de services, il faut abandonner le traditionnel modem ADSL au profit de ce que l’on appelle une box ou un modem Triple Play. Cependant disposer d’un tel équipement n’est pas suffisant. Chez nos voisins français, seuls les foyers résidants dans des zones dégroupées peuvent accéder au Triple Play. Traditionnellement, les opérateurs historiques sont propriétaires du réseau filaire des lignes téléphoniques. C’est le cas de Maroc Télécom. Pour qu’un opérateur alternatif comme Wana ou Méditel puisse proposer une offre Triple Play, l’opérateur historique doit lui louer son infrastructure. C’est le dégroupage. On parle de dégroupage partiel lorsque la partie téléphonique reste géré par l’opérateur historique et de dégroupage total, lorsque la totalité de la bande passante du cuivre est mise à disposition de l’opérateur alternatif qui peut alors proposer tout les services. Dans le Triple Play, on peut prétendre à l’ADSL 2+ qui permet d’atteindre des débits de 25 Mbps en download et 1Mbps en upload. Il faut toutefois résider à moins de deux kilomètres du central téléphonique car au-delà d’une certaine distance, le débit chute et redevient semblable à celui de l’ADSL traditionnelle. Regardons maintenant le chemin emprunté par un appel téléphonique, un courriel ou bien une émission de télé entre les serveurs du fournisseur d’accès internet et l’abonné. Les trois flux arrivent séparément sur les serveurs du FAI qui les envoient vers la tête de réseau. Celle-ci est chargée de réunir les trois flux en un seul afin de les faire voyager ensemble sur le réseau de fibres optiques. Chaque flux de données est cantonné dans un canal qui dispose d’une plage de fréquences distincte. En clair : les flux ne sont pas mélangés les uns aux autres, mais bel et bien superposés. Les données Internet et le téléphone ne subissent pas de traitement notoire au cours de cette étape, mais le flux vidéo étant très gourmand en bande passante, il est au passage compressé en Mpeg2, le même format de compression utilisé pour les DVD-Vidéo. Le nouveau flux commun est dirigé sur le réseau du fournisseur d’accès, qui va les acheminer jusqu’à leur destinataire. Les noeuds d’interconnexion dispatchent le flux jusqu’au Dslam qui dessert le domicile de l’abonné. Présent dans les centraux téléphoniques, le Dslam est un répartiteur qui fait la jonction entre le domicile de l’abonné et les réseaux téléphoniques ou ADSL du fournisseur d’accès. Une de ses attributions est de mêler le flux du FAI avec le signal téléphonique classique circulant sur les lignes de cuivre. Regardons maintenant ce qui se passe une fois chez l’abonné. La prise téléphonique est la porte d’entrée vers les équipements au domicile du client. Le modem triple play reçoit le flux composé des données Internet, de la vidéo compressée en Mpeg-2 généralement (Le passage en MPEG4 est aujourd’hui envisagé un peu partout dans le monde), et de la voix sur IP. Il se charge de séparer chaque canal et de les diriger vers l’équipement adéquat : téléphone, téléviseur et ordinateur. Pour cela, il est doté de nombreux connecteurs : une prise RJ-11 pour accueillir un poste téléphonique standard, une prise Péritel ou RCA pour le signal vidéo (dans le cas de certaines box, un décodeur Mpeg-2 supplémentaire doit venir s’intercaler entre le modem et le téléviseur. Certaines box, elles, intègre directement le décodeur. Il suffit donc de brancher le téléviseur sur sa prise Péritel), une prise USB, une prise Ethernet ou bien une connexion sans fil Wi-Fi pour transmettre les données Internet au(x) micro (s) de l’abonné(s). Il est préférable de privilégier un branchement Ethernet, qui offre de meilleures performances et évite d’installer des pilotes sur le PC. Mais si l’ordinateur est éloigné du modem ou s’il est dans une pièce différente, vous n’aurez d’autres choix que d’opter pour le Wi-Fi.

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