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Julien Pulvirenti: «Plus que des antivirus, nous vendons de la sécurité»

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ALM : Que représente le Maroc en termes de parts de marché par rapport à ses voisins en Afrique du Nord ?
 

Julien Pulvirenti : Par rapport à ces deux pays, l’Algérie et la Tunisie, le Maroc représente une importante part de marché. Il constitue, à lui seul, environ 40% du chiffre global réalisé dans la région sur la partie entreprises et consulats. Les autres pays partagent les parts de marché restantes.

Parmi les solutions que vous proposez, quelle est la part des particuliers et celle des institutionnels ?

Kaspersky est connu dans le monde avant tout pour ses produits destinés aux particuliers. Cette tendance est un petit peu inversée pour la partie nord Afrique, où nous avons d’abord bien implémenté la partie entreprise. Notre répartition aujourd’hui est de 60% pour la partie entreprise et 40% sur la partie particuliers. Nous développons en permanence notre positionnement sur le marché des particuliers, mais nous sommes conscients que nous sommes face à un état d’esprit différent, à une culture propre et à une économie parallèle.

Vous souffrez du piratage de vos logiciels au Maroc… pouvez-vous «chiffrer» cette «souffrance» ?

La chiffrer est un exercice difficile ! Il existe de nombreuses études qui essaient d’évaluer les choses, comme celles orchestrées par de très gros acteurs à l’instar de «Software» ou «Microsoft», qui ont fait beaucoup de travail depuis quelques années notamment, incluant aussi les parties gouvernementales et législatives pour essayer de changer un peu la donne. Chez Kaspersky, nous sommes conscients d’un fait : c’est que nous évoluons dans un pays dans lequel il existe certains us. Nous essayons de nous y adapter, maintenant notre rôle c’est aussi de sensibiliser et de faire en sorte que les gens qui sont tentés de passer par cette économie parallèle, profitent d’une offre m eilleure à un coût presque identique.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Le Maroc est un pays qui est extrêmement connu pour son ancrage aux réseaux sociaux. Nous essayons de faire en sorte que les gens trouvent un prix et un produit qui correspondraient au coût de la vie dans ces pays. Vous pouvez trouver des produits officiels Kaspersky chez des revendeurs officiels dans les deux «Mdinas» principales de Rabat et de Casablanca. Ces derniers proposent notre produit officiel à côté d’autres produits qui peuvent être moins officiels, pour pouvoir éventuellement passer le bon message auprès du client.

Quels sont les types de produits que vous proposez aux entreprises publiques marocaines ?

Nous avons des solutions corporate, avec des consoles de management centralisées, comprenant tout un tas de fonctionnalités sécurisées (protection de postes de travail et de serveurs,  gestion de flotte mobile et de flux web, chiffrement de données, outils de system management…). Kaspersky n’est plus qu’un simple acteur d’antivirus, mais carrément un vendeur de sécurité. Les offres antivirales ne sont plus qu’une partie des nombreux produits dédiés à la sécurité et développés par nous.

Quel est votre plan prévisionnel pour le Royaume, y compris votre plan d’expansion sur le court et moyen termes ?

Nous avons des prévisions croissantes assez intéressantes. Si malheureusement je ne peux pas vous faire part de ces prévisions, je peux vous donner les tendances qui sont estimées à deux chiffres de croissance pour les deux ou trois années à venir, sur un marché qui est quand même assez concurrentiel et sur lequel on se positionne ! Il faut dire que dans le domaine des entreprises privées, nous sommes déjà historiquement très bien implémentés. Sur beaucoup de comptes ministériels, nous avons de nombreux gens du gouvernement qui nous font confiance. Et nous avons encore beaucoup de choses à apporter.

Faites-vous appel à des développeurs ou à des formateurs marocains ?

Tous nos développements sont accomplis dans notre maison mère à Moscou. Tout est développé en interne chez nous et jamais en externe.  Nous avons des technologies qui nous permettent de recenser des informations. Nous sollicitons parfois des experts externes qui nous font des rapports de services et nous les transmettent. Néanmoins tout est vraiment accompli et coordonné en interne par Kaspersky à Moscou.

Pas de solutions Kaspersky pour les smartphones ?

Nous avons deux approches : la première concerne les utilisateurs qui ramènent leurs propres smartphones pour qu’ils soient sécurisés. Nous gérons et administrons cette partie-là, avec des applications adaptées aussi bien au robot vert qu’à la pomme blanche ou aux autres logiciels smartphones ! Notre deuxième approche est de développer des produits qui permettent de sécuriser les smartphones et leurs fonctionnalités, notamment en ce qui concerne le surf sur le web et les réseaux sociaux. Les bannières de publicité sur certains réseaux sociaux sont, par exemple, de puissants vecteurs de contamination. Nous apportons les réponses technologiques face aux risques liés à cette mobilité de croissance.

Comment faites-vous pour vous mettre au diapason de ce que développent les hackers pour pouvoir les combattre ?

Il y a 30 ans, il y avait beaucoup moins de virus. Aujourd’hui, les hackers font suffisamment leur boulot pour que nous en ayons aussi à accomplir de notre côté ! Nous avons certaines techniques que nous utilisons. Certains de nos techniciens utilisent de faux sites internet ou autres afin de «piéger» les hackers et d’essayer de mieux comprendre comment ils agissent et travaillent, et donc pouvoir mieux les combattre.

La cybercriminalité est une mafia virtuelle, une sorte de «go fast» pour véhiculer des virus, etc. Les menaces du cyber-terrorisme ne concernent plus que les entreprises ou les particuliers, mais sont dirigées de plus en plus contre les gouvernements et deviennent de fait extrêmement sérieuses.

 

«Security Intelligence Services»

C’est lors de l’édition 2014 de son CyberSecurity Summit organisé à San Francisco que Kaspersky Lab a dévoilé sa vision de la sécurité des entreprises. Eugene Kaspersky, président et CEO de Kaspersky Lab, expliquait alors que «de nos jours, la cybercriminalité ne se résume plus au vol des petites sommes d’argent dont disposent les simples utilisateurs.

Mais qu’il s’agit d’une ère de cyber espionnage où les campagnes d’attaques ciblées à grande échelle sont devenues plus complexes et plus nombreuses». Aux grands maux les grands remèdes donc ! Kaspersky décide de réagir en développant deux offres : la première s’appelle «Security for Virtualization». Elle assure la mise à disposition des technologies de sécurité sur les postes de travail virtuels sans sacrifier une partie des performances du réseau.

La seconde s’appelle «Fraud Prevention», et vise à lutter contre les cyberattaques ciblant les entreprises financières et bancaires. La gamme «Security Intelligence Services» vient compléter ces offres. Elle consiste dans l’analyse et le reporting des données sur les menaces, les Botnets et leurs évolutions, ou encore des programmes de formation à la cybersécurité. Au Maroc, ces solutions sont déjà proposées aux clients historiques de la firme russe.

 

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