High-TechUne

La digitalisation au Maroc : De l’amorce à la transformation globale

© D.R

Jamais dans l’histoire de l’humanité autant de transformations n’ont eu lieu en si peu de temps. Le passage de la machine à écrire à l’ordinateur a été fait en 20 ans, mais nous ne pouvons tolérer le même délai pour le passage au tout digital.

Par Mohammed Chakib Rifi*

Notre pays a amorcé timidement plusieurs petits sauts technologiques depuis une quinzaine d’années. Au niveau de l’administration, plusieurs services e-gov ont été développés mais, au-delà des services des impôts et de la CNSS, l’impact réel sur le citoyen n’est pas aussi significatif que nous l’aurions espéré. Nous nous réjouissons également d’avoir réussi le challenge de former 10.000 ingénieurs par an, et d’avoir créé l’un des campus offshoring les plus attractifs de la région. Mais combien de ces ingénieurs travaillent pour développer des solutions pour le Maroc et pour améliorer le quotidien des Marocains ? Quelle est la taille du marché des solutions informatiques au Maroc ?
Une rupture significative dans nos approches devient nécessaire. Et cette «disruption», incontournable désormais, a une autre caractéristique : elle ne tolère que la vitesse. Elle nous impose l’accélération.

Jamais dans l’histoire de l’humanité autant de transformations n’ont eu lieu en si peu de temps. Le passage de la machine à écrire à l’ordinateur a été fait en 20 ans, mais nous ne pouvons tolérer le même délai pour le passage au tout digital. L’avenir des générations futures dépendra des décisions que nous prendrons aujourd’hui. Si nous souhaitons que nos enfants restent au Maroc ou reviennent après leurs études supérieures, nous devons leur préparer un système transparent et un environnement prometteur. Nous devons amorcer la disruption, et nous avons la possibilité de l’amorcer grâce au digital.

Le monde de demain sera dominé par l’intelligence artificielle, la fin du salariat, l’inversion des repères. Ce monde regorge d’opportunités extraordinaires, mais il est urgent d’en comprendre les dynamiques et les nouveaux codes, de se disrupter soi-même et devenir acteur du changement ou à défaut un simple consommateur qui hypothéquera l’avenir pour survivre. La période que nous vivons actuellement est particulièrement féconde et porteuse d’espoir. Tout peut être disruptable : les services publics, l’entreprise, mais aussi la manière de penser, de communiquer, de travailler, nos valeurs et même notre propre corps.

Pour avancer, il faudra dépasser nos contraintes sur le court terme et affronter les peurs et les incertitudes pour le moyen terme.
L’expérience du Covid-19 nous a démontré que tout est possible. L’exemple du télé-enseignement reste à ce titre édifiant. La dynamique passionnante amorcée par l’Etat et les initiatives privées lors du Covid-19 donnent une lueur d’espoir. La prise de conscience a été au rendez-vous, mais il ne faut pas s’arrêter là. C’est le moment d’ouvrir le débat pour amorcer le lendemain de cette crise et proposer une feuille de route et un plan d’action qui touchera l’ensemble des services rendus au citoyen.
Grâce au digital, nous n’allons pas perdre des emplois mais nous allons en créer, nos entreprises pourront dépasser leurs difficultés et pourront même s’imposer sur l’échiquier régional et international. Notre système de santé pourra être plus performant avec les robots et la télémédecine, et nos écoles publiques pourront redevenir la référence en matière d’enseignement. C’est le moment de décoller vers la «plateformisation» de l’Etat et des entreprises.

* Ex-président de l’Apebi – Développeur de plateformes digitales au Maroc et à l’international

Articles similaires

ActualitéUne

Les CDG du Maroc, de France, d’Italie et de Tunisie renforcent leur coopération face aux défis du bassin méditerranéen

Les directeurs généraux des Caisses de Dépôts du Maroc, Khalid Safir, de...

UneVidéos

Vidéo. La troisième édition de Tamuda Bay Eco Triathlon, du 10 au 12 mai à M’diq

La Troisième édition de Tamuda Bay Eco Triathlon aura lieu du 10...

ActualitéUne

Banjul: Ouverture de l’ambassade du Royaume du Maroc en Gambie

L’Ambassade du Royaume du Maroc à Banjul, en Gambie, a été ouverte...

EmploiUne

Marché du travail au T1-2024 : Cinq régions abritent 72,4% des actifs âgés de 15 ans et plus

Cinq régions ont abrité 72,4% de l’ensemble des actifs âgés de 15...