Les expériences de démocratie électronique ont toutes en commun l’utilisation des technologies de l’information et de la communication avec comme objectifs à la fois l’inscription des électeurs mais également le vote et le décompte des voix. Le recours aux NTIC dans le cadre des élections politiques répond à des préoccupations majeures : faire reculer l’abstention, moderniser l’organisation des opérations de vote, améliorer la fiabilité des décomptes, faire baisser le coût économique des élections. Plusieurs expériences dans ce domaine ont été réalisées à travers le monde. On distingue deux grandes tendances. Premièrement les pays qui ne souhaitent plus avancer dans ce domaine et deuxièmement ceux qui sont prêts à poursuivre les expérimentations. Parmi les pays arrêtant l’expérimentation, on peut compter les Etats-Unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Le credo de ces nations est que d’une part les technologies de l’information et de la communication ne sont pas encore assez matures pour garantir la sécurité des élections, mais également que le vote électronique ne garantit pas la confidentialité pour le votant contrairement à l’isoloir. L’immaturité des technologies de l’information et de la communication pour garantir la sécurité des élections n’est pas une opinion partagée par l’ensemble des pays ayant expérimenté la démocratie électronique puisque certains d’entre eux souhaitent approfondir les expériences. Mais avant de parler de ces pays qui ont réussi dans le domaine, j’aimerais donner une réponse personnelle basée sur ma propre expérience concernant cet argument que le vote électronique ne garantit pas la confidentialité du vote.Lorsque je me suis intéressé à l’organisation d’élections syndicales au sein d’une entreprise par SMS, j’ai bien vu que l’on m’opposerait le même genre d’arguments. Il se trouve qu’il est possible de crypter les numéros de téléphone des votants lors de l’opération de vote. Ma position est que la technologie est capable de répondre de manière adaptée, par exemple à l’aide du cryptage, à ce faux argument qu’est la garantie de la confidentialité du vote. La Corée du Sud souhaite proposer en 2012 le vote par Internet lors d’élections majeures. L’Estonie a eu recours au vote électronique par Internet à l’échelle nationale lors des élections municipales de 2005. La Suisse a utilisé le vote par Internet ou SMS en 2005 à l’occasion d’un référendum. Selon moi, si ce type d’expérimentations devait se produire au Maroc, le très fort taux de pénétration du mobile qui dépasse les 100% devrait faire du vote par SMS un bon candidat. L’utilisation combinée de l’Internet et du téléphone mobile pour le vote électronique pourrait offrir des opportunités intéressantes. Vous voudriez certainement me poser la question du comment. Je dirais que les experts en NTIC ont un rôle à jouer. Leurs efforts pourraient permettre de faire reculer l’abstention et feraient que les Marocains seraient maîtres de leur avenir politique.