Il y a deux infractions, l’une effective conformément aux lois, l’autre qui sort d’on ne sait où, que l’on peut commettre en sortant de la rue où j’habite. La première est signalée par un stop. Il m’est arrivé, étant pressé par une course pour ma mère, de brûler ce stop alors qu’un officier de police était en poste au tournant. Je m’en suis tiré avec une amende de 100 DH. Le problème, c’est que le policier a bien rempli quelque chose, mais il ne m’a pas remis de reçu. L’a-t-il mis dans sa poche ? Je n’accuse personne. Seulement, il faut trouver une solution pour qu’il n’y ait pas de fuites de ce genre. La deuxième infraction concerne une interdiction de tourner à gauche qu’aucun panneau ne signale. Le deuxième risque c’est d’être verbalisé pour une infraction qui n’en est pas une. Comment protéger le citoyen contre l’arbitraire ? N’allez pas croire que j’émets un jugement selon lequel l’arbitraire est répandu chez nous. La question que je pose concerne l’existence des filets de protection contre à la fois la corruption et l’arbitraire. Je pense que les solutions doivent être entendues. Pour me documenter sur la question, j’ai visité le site internet du Centre monétique interbancaire au Maroc. Il existe dans le catalogue du Centre monétique interbancaire des terminaux de paiements électroniques qui intègrent la technologie mobile de connexion GPRS. Autrement dit, il est possible d’équiper un officier de police pour qu’il puisse percevoir l’amende au nom de l’état à l’aide de la carte bancaire de l’automobiliste et ceci partout où la connexion GPRS est disponible, c’est-à-dire partout où le GSM est disponible. On trouve d’ailleurs sur internet les cartes de couverture réseau des trois opérateurs de télécommunication et généralement, le GPRS est disponible partout à l’intérieur de la couverture réseau. Le citoyen qui aura commis une infraction et que l’on aura verbalisé saura que l’argent qu’il a payé ira avec certitude dans les caisses de l’état. En soi, c’est un gain. Maintenant, vous pouvez vous interroger sur l’efficacité de la mesure. Rien n’empêche un policier de s’arranger avec le conducteur et de laisser son terminal de paiement électronique dans sa sacoche. Vous pourriez certainement croire que contre ça, il n’y a rien à faire. En réalité, il y a toujours une solution. Mais je l’avoue, c’est du domaine de la science-fiction. L’officier de police pourrait être équipé de lunettes caméras et d’une batterie universelle portative car les lunettes caméras ont généralement une autonomie de l’ordre de 2h30. Il enregistrerait automatiquement tout ce qu’il voit et entend ainsi que ses conversations avec l’automobiliste lors des contraventions. Cela constitue une double protection à la fois pour l’officier de police contre par exemple des comportements irrespectueux envers un agent de l’état, mais également pour le citoyen. Il remettrait un rapport quotidien sous la forme de fichiers vidéo qui pourraient être contrôlés dans 5% des cas de manière aléatoire. Vous pouvez aimer ou ne pas aimer l’approche, mais ce qui est sûr, c’est que je m’amuse bien à écrire ce genre d’articles. C’est une méthode systématique. On peut dire que c’est avec certitude ce genre d’approches systématiques qui nous ferait le plus grand bien. Cela me rappelle le slogan canadien affiché partout sur les autoroutes au Québec: «Les autoroutes ne sont pas des pistes de course. 895 $ d’amende pour un excès de vitesse à plus de 160 km/h». Autrement dit, ça ne passe pas par quatre chemins. Un peu comme le nouveau Code de la route.