L’année 2001 aura enregistré neuf conflits de moins que l’an 2000, et malgré la guerre déclenchée en Afghanistan après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Cette conclusion est issue du dernier bilan établi par la Fondation américaine du Conseil de défense nationale (NDCF), une ONG créée en 1978. Basé à Alexandria en Virginie, cet institut, spécialisé dans l’étude des conflits mondiaux, le trafic de drogue, les systèmes de défense et les affaires étrangères, publie chaque année un rapport sur les conflits armés dans le but d’attirer l’attention sur les situations à risque dans le monde, et d’aider les autorités américaines à jauger une éventuelle réponse militaire. Sur les 193 pays recensés en 2001, 59 ont connu des conflits majeurs, qu’il s’agisse de violences séparatistes ou ethniques, d’affrontements politiques ou encore de combats dus au trafic de drogue, à des troubles religieux ou à des mutineries militaires. On retrouve bien entendu dans cette liste l’Afghanistan, mais aussi l’Algérie, la Colombie, le Congo-Kinshasa, la Côte d’Ivoire, Haïti, l’Indonésie, l’Irak, Israël, le Kosovo, la Macédoine, le Nigeria, l’Ouganda, le Pakistan, la Russie, le Sri Lanka et le Zimbabwe.
Moins évidents, le Cameroun, la Chine, l’Espagne, le Royaume-Uni y figurent également. Ces deux derniers étant régulièrement le théâtre d’affrontements avec l’IRA, pour l’Irlande, et l’ETA pour la péninsule ibérique. La fondation américaine évoque aussi, dans son rapport, les pays susceptibles de rester ou de devenir des « zones de conflit» en 2002. La Somalie arrive en tête, suivie de l’Irak – deux pays dans le collimateur des Etats-Unis -, ainsi que la Birmanie, touchée par les mêmes oppositions politiques internes. Le Pakistan, l’Afghanistan – où les troupes américaines sont toujours actives -, le Burundi, le Soudan, les Comores et la Sierra-Leone sont aussi du nombre. Le décompte de 2001 reste cependant inférieur à celui de l’année précédente, marqué par des conflits dans 68 pays.
Ce même rapport ne fait par ailleurs état, cette année, d’aucun «conflit de haute intensité jetant l’armée d’un pays contre une autre», la plupart des affrontements opposant le plus souvent un Etat « à un ou plusieurs acteurs de niveau inférieur ». Une situation qui pourrait être bientôt revue avec le regain de tension actuel dans la région du Cachemire, entre l’Inde et le Pakistan. Les Etats-Unis figurent quant à eux dans cette liste depuis les attentats du 11 septembre. Ils enregistrent même « le plus dangereux conflit » de l’année, en raison des possibilités d’extension de la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme. Guerre qui ne devrait pas se limiter au sol afghan…