La caricature du quotidien danois, reprise plusieurs mois plus tard par le quotidien parisien, France-Soir, montre une volonté d’insulte, d’injure, d’accusation de l’ensemble de la religion musulmane. Certes, la caricature montre un Moïse, un Christ et un Bouddah, mais, seul le personnage représentant le Prophète Mahomet, est surmonté d’une grenade. Pourtant un journaliste compétent ou simplement informé des principes religieux, devrait savoir que l’on ne doit pas «personnaliser» le Messager de Dieu, le Prophète Mahomet. Et si l’on ajoute sur la tête caricaturée, ou si l’on ose le «couronner» d’un explosif, cela démontre une volonté de porter atteinte au respect le plus élémentaire dû à une religion monothéiste tout entière.
Il y a là, incontestablement, non pas une simple caricature d’un «athée», mais une opération de «condamner», de mettre en cause, toute la religion islamique, tous les musulmans que l’on traite de «terroristes». Chaque religion, aujourd’hui, a ses fanatiques, avec des hommes qui s’arment. Pourquoi ne voir là que des musulmans? II s’agit d’une accusation incompréhensible, d’un tel accès que l’on a le droit d’y voir un véritable blasphème à l’égard d’une grande religion, à ses membres dont l’immense majorité, est contre les armes, contre la violence à l’égard des autres êtres humains.
Les religions monothéistes, le Judaïsme, la Chrétienté et l’Islam, portent à la vie humaine un respect sans retour. Les trois religions du Livre considèrent la vie de l’homme comme une valeur sacrée que l’on doit éviter de mettre en péril. Certes, personne n’a le droit de se permettre de «figurer» par un dessin ou une statue «le Messager du Seigneur, Sidi Mohammed» : c’est une règle connue. Et encore moins, si l’on veut porter atteinte à tous les musulmans, à tout l’Islam à travers le monde, dont la valeur sacrée et inviolable, est à présent connue.
La liberté de la presse n’est pas remise en cause, ni celle de l’expression par tous les moyens. Mais comme toute liberté humaine, elle est limitée par le respect des croyances fondamentales des autres hommes. Des lois ont été votées par les Parlements de toutes les démocraties dans ce sens. Il ne s’agit pas de limiter les ou la «liberté», mais de faire respecter les croyances essentielles, la foi, de l’Autre. Sinon on tomberait dans le racisme, dans l’antisémitisme, dans la xénophobie, la phobie des autres pour leur croyance, leur foi, leur religion. Aujourd’hui, des limites sont reconnues, légales et acceptées. J’ai entendu tant d’excès, de «bêtises» à ce sujet, que je me dois de dire à mes frères et à mes amis musulmans : Pardon !