Après avoir reporté le vote la veille, le Conseil législatif palestinien a donné son accord définitif mardi à la création du poste de Premier ministre. Cette question, déjà approuvée une semaine plus tôt, avait été remise à l’ordre du jour par le président de l’Autorité qui souhaitait apporter plusieurs amendements au texte. Objet de litige: les prérogatives accordées au Premier ministre. Celles-ci devraient d’ailleurs dépasser celles que Yasser Arafat avait concédé dans un premier temps. Réticent à déléguer certains de ses pouvoirs, le dirigeant a donc opté pour le compromis face aux pressions du CLP d’un côté, après deux jours d’âpres débats, et de la communauté internationale de l’autre. Les parlementaires palestiniens ont approuvé par 69 voix pour et une contre la version définitive de la loi. Lors d’une réunion du Fatah, sa faction majoritaire, M. Arafat avait auparavant accepté de retirer son exigence d’un droit de regard sur la composition du futur gouvernement. Le nouveau Premier ministre sera chargé de la gestion quotidienne de l’Autorité palestinienne. Le président conserve quant à lui le contrôle des services de sécurité et des négociations de paix. Dans le cadre des réformes institutionnelles réclamées par l’administration américaine – dont le président a conditionné vendredi la publication du plan de paix du Quartette à la nomination d’un Premier ministre aux pouvoirs «effectifs» -, Yasser Arafat doit à présent officiellement demander à Mahmoud Abbas d’accepter ce poste. Ce modéré, aussi connu sous le nom d’Abou Mazen, sera chargé de former un gouvernement dans un délai de deux semaines.
Au-delà de cette actualité politique, de nouvelles violences ont eu lieu mardi dans les territoires occupés. Un Palestinien et un soldat israélien ont été tués lors d’une nouvelle incursion militaire près de la ville de Beit Lahm, en Cisjordanie. Les soldats sont entrés dans le village de Marah Rabah «à la recherche de militants palestiniens recherchés », d’après un porte-parole de l’armée. Après avoir ouvert le feu, tuant un soldat et en blessant un autre, un Palestinien a été abattu. Il a par la suite été identifié par l’armée israélienne comme un haut responsable du Hamas : Ali Elyan, le « numéro un » pour la région des Brigades Ezzedine al-Qassam. Des habitants du village l’avaient présenté comme étant Youssef al Fakah, 40 ans, membre du Hamas. Ils ont ajouté que lors de ce nouveau raid, une centaine de soldats israéliens avaient bouclé le village et instauré un couvre-feu avec l’intention de détruire la maison familiale du militant.