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Afrique : Une normalisation des produits pharmaceutiques dans le cadre des accords ZLECA

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Cette initiative va également permettre à l’Afrique de bénéficier d’un secteur pharmaceutique en plein essor, élargissant les possibilités commerciales au niveau local et au-delà des frontières, créant ainsi un impact socio-économique durable à long terme sur le continent

L’Organisation africaine de normalisation (ORAN) vient de recevoir, officiellement, le soutien de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) pour la mise en œuvre du programme d’harmonisation des normes africaines relatives aux produits pharmaceutiques et équipements médicaux. Le Maroc est concerné à travers son engagement de rendre accessible le vaccin anti Covid-19 à tout le continent africain. Les détails.

C’est officiel. La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) s’associent à l’Organisation africaine de normalisation (ORAN), dans le cadre du programme AATB, pour accroître le commerce intra-africain des produits pharmaceutiques et équipements médicaux. L’objectif premier étant d’harmoniser les normes africaines relatives aux produits pharmaceutiques et équipements médicaux pour réduire la présence de produits de contrefaçon et développer des systèmes de santé régionaux résilients. Baptisée «Harmonisation des normes pour les produits pharmaceutiques et les équipements médicaux en Afrique», cette initiative a été lancée dans le cadre du Programme des ponts du commerce arabo-africain (AATB) pour renforcer la qualité et la fiabilité des médicaments et des équipements médicaux importés ou produits en Afrique.
Dans un contexte macroéconomique très volatil, les différentes parties comptent, en effet, œuvrer pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Ce programme rentre, par ailleurs, dans le cadre de la démarche qui devrait obliger les producteurs de biens sur le continent à se conformer aux exigences réglementaires et aux normes qualité les autorisant à approvisionner le marché continental avec des produits qui répondent à ces standards.
Concrètement, la mise en œuvre du programme s’étalera sur trois ans. La première étape sera consacrée à l’harmonisation des normes applicables aux produits pharmaceutiques et aux équipements médicaux jugés d’utilité dans le cadre de la réponse à la pandémie de Covid-19. La seconde étape permettra d’évaluer le niveau d’adaptabilité des normes internationales, régionales et nationales existantes, aux besoins de l’industrie pharmaceutique en Afrique. Enfin, la troisième permettra l’aboutissement à l’harmonisation des normes africaines correspondantes et leur mise en application.
«Du point de vue du développement du commerce, l’harmonisation des normes des produits pharmaceutiques et des équipements médicaux en Afrique est une première étape cruciale pour développer la production locale et le commerce au sein du secteur. Ces normes constitueront une base de référence nécessaire pour réglementer le secteur plus efficacement, améliorant ainsi la qualité des médicaments vitaux et équipements médicaux produits sur le continent. De ce fait, l’accès à des médicaments, vaccins et autres services de santé appropriés sera plus facile, fiable et abordable pour ceux qui en ont besoin. Enfin, cette initiative va également permettre à l’Afrique de bénéficier d’un secteur pharmaceutique en plein essor, élargissant les possibilités commerciales au niveau local et au-delà des frontières, créant ainsi un impact socio-économique durable à long terme sur le continent», explique, à juste titre, Hani Salem Sonbol, DG de l’ITFC.
Les enjeux sont clairs. Pour le Maroc aussi compte tenu de la coopération Sud-Sud. La pandémie a poussé des secteurs à sortir du lot. Celui de l’industrie pharmaceutique en fait partie…
Selon Kanayo Awani, DG de l’initiative pour le commerce intra-africain d’Afreximbank, «l’Afrique a besoin de renforcer les chaînes de valeur régionales pour développer une offre de produits et services de santé de qualité. Cela devra également permettre, à l’avenir, de renforcer la résilience du continent face à des pandémies telles que celle de Covid-19. En parallèle, cette initiative va encourager le commerce intra-africain de produits pharmaceutiques et consommables médicaux en s’appuyant sur l’accord de libre-échange continental africain».
Bref, dans un contexte marqué par une pandémie inédite, l’harmonisation des normes permettra de faciliter le développement de réglementations techniques de même niveau entre pays africains. La commercialisation de fournitures et d’équipements médicaux entre les pays s’en verra également facilitée.
Dr Hermogène Nsengimana, secrétaire général de l’Oran, a justement déclaré que «si, de prime abord, la pandémie de Covid-19 a créé la distanciation sociale comme nouvelle normalité, elle a aussi rassemblé l’Afrique pour accélérer son industrialisation. Les normes relatives aux masques faciaux et aux gels hydroalcooliques communiquées par l’Oran et d’autres organismes de normalisation ont été largement utilisées par les PME africaines pour élaborer des équipements de protection individuelle fabriqués localement (…)».
Les dés sont jetés. Imposer les règles du jeu dans un secteur stratégique tel que l’industrie pharmaceutique ne sera que salutaire pour asseoir une politique globale où les pays africains devront trouver leur compte. C’est une question de gouvernance. Le Maroc compte bien se démarquer. Sa politique de production du vaccin contre la Covid-19 suite à la signature avec le gouvernement chinois le démontre aisément. L’objectif étant d’assurer l’accessibilité de l’antidote au reste du continent africain. A suivre…

 

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