Dans un communiqué publié sur son site Internet et cité par la presse algérienne, AI constate que la charte, appelée à clore le chapitre de "la décennie noire" en Algérie, "contient des dispositions visant l’exonération des forces de sécurité et des groupes armés de la responsabilité des violations graves des droits de l’Homme".
Ces dispositions "peuvent être un déni final de la vérité et de la justice aux centaines de milliers de victimes et de leurs familles", ajoute l’organisation internationale.
Elle relève que "la charte nie spécifiquement la responsabilité de l’Etat dans les cas de disparitions", qu’elle met au compte de dépassements isolés d’agents de l’Etat ayant agit de leur propre chef et qui ne sauraient être attribués aux institutions et corps de sécurité.
La charte, déplore AI, "ne réclame pas non plus d’enquête sur les cas de disparitions", sachant qu’en vertu du droit international, "les disparitions sont considérées comme violation continue, aussi longtemps que le sort et l’endroit où se trouve la personne +disparue+ n’ont pas été établis".
"Pas une des centaines de plaintes déposées dans les tribunaux algériens n’a révélé le sort d’une personne +disparue+ ou ont amené aux poursuites contre un agent des forces de sécurité", ajoute l’organisation humanitaire. Le président algérien avait affirmé samedi dans un discours à Skikda que "la réconciliation nationale sera confortée par des mesures mûrement pesées et bien étudiées de commutation ou d’allègement des peines, de grâce ou, le cas échéant, d’extinction des poursuites pénales et qui ne concernent évidemment pas des actes criminels tels que les assassinats, les viols et les attentats dans les lieux publics".