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Algérie : dix personnes arrêtées pour non observance du jeûne

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Le procès de dix personnes arrêtées pour non observance du jeûne pendant le mois sacré du Ramadan a été reporté lundi par le tribunal d’Akbou, dans le département de Bejaia (180 km à l’est d’Alger), a-t-on appris auprès de Me Rachid Khiar, un des avocats qui s’est constitué bénévolement pour défendre le groupe. «C’est une première victoire contre l’intolérance et l’inquisition, mais il faut que la mobilisation continue jusqu’à la relaxe des dix accusés», a-t-il insisté en appelant «les autorités politiques à faire respecter la Constitution qui garantit la liberté de conscience». Les dix prévenus ont été arrêtés, mardi dernier, par la police dans un restaurant de la localité d’Ouzelaguen en train de déjeuner, alors que tout musulman est tenu d’observer le jeûne du lever au coucher du soleil. Ils sont accusés de «dénigrement et non-respect des préceptes de l’Islam». Après avoir été entendus par la police, ils ont été relâchés, à l’exception du propriétaire du restaurant qui avait été placé en détention préventive. «Le restaurant se trouve au premier étage d’un immeuble, il n’était pas ouvert au public pendant le Ramadan. Son propriétaire, c’est notre ami, il l’a ouvert pour nous, sachant que nous n’observons pas le jeûne du Ramadan», a témoigné Kamal, correspondant local d’un journal francophone qui considère l’intervention de la police comme «une violation de domicile». Il y a une quinzaine de jours, le même scénario s’était produit à Ain El Hammam, une autre localité de la Kabylie, où deux jeunes ouvriers, récemment convertis au christianisme, étaient en train de déjeuner discrètement quand ils ont été arrêtés par la police en plein chantier pour «atteinte à l’ordre public et incitation à l’apostasie». Leur procès, qui devait se tenir mardi dernier au tribunal d’Ain El Hammam, a été renvoyé à une date ultérieure par les autorités judiciaires locales, redoutant une action populaire en solidarité avec les deux ouvriers.A la veille du mois de Ramadan, le collectif SOS Libertés avait lancé aux autorités politiques algériennes un appel au respect de la liberté de conscience. «Le collectif SOS Libertés appelle les autorités à respecter les lois de la République, en mettant un terme au détournement des institutions au service d’une idéologie intolérante et liberticide. Le gouvernement doit rappeler fermement aux agents de l’ordre et aux magistrats que leur rôle n’est pas de pourchasser les citoyens pour «délit religieux», mais de protéger l’exercice des libertés fondamentales, garanties par la Constitution et les Pactes internationaux ratifiés par l’Algérie», écrit dans son communiqué ce collectif composé d’intellectuels.

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