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Algérie : La campagne des divisions

Une «guéguerre», c’est en ces termes que la presse algérienne est revenue ce mercredi sur les dissensions grandissantes au sein de nombreux partis algériens. Des crises internes qui ont éclaté dès lundi au moment de la publication des listes électorales, et qui portent sur le choix des candidats pour les prochaines législatives du 30 mai. Si cette contestation -qui oppose masse et élite – est générale, elle concerne en premier lieu les deux mouvements majoritaires de la coalition.
Tout d’abord le FLN (Front de Libération Nationale), dont la base accuse les dirigeants d’avoir «plébiscité des candidats sur des considérations clientélistes» (Le Matin du 24 avril). Une contestation qui n’a jusque-là épargné que trois des wilayas du pays et qui a amené le secrétaire général du parti, Ali Benflis, (chef du gouvernement), à annoncer un «changement radical» des structures du FLN. La tension était encore plus manifeste au sein de l’autre grande formation, le RND (Rassemblement national démocratique), dont les militants désavouent de plus en plus ouvertement leur leader et actuel ministre de la Justice, Ahmed Ouyahia. Ce qui a poussé ce dernier à créer une «cellule de crise» ou «un comité de sauvegarde» du parti dès mardi. Cette division n’épargnait par non plus les plus «petits» partis comme le Parti des Travailleurs, qui ne présente aucun candidat dans cinq wilayas du pays, faute d’entente.
«Que cache cette querelle de chiffonniers ?», s’interrogeait ce mercredi Le Matin. «En tout cas, elle révèle plus qu’elle ne cache une piètre campagne pour une élection de plus en plus compromise». A Oran, en effet, les représentants de quatre des cinq partis politiques qui appellent au rejet des élections – le MDS, l’ANR, le FD, le FFS et le RCD-, ont réalisé mardi une déclaration commune annonçant les «premières action et mobilisation des partisans du boycott des élections du 30 mai». Et sont entrés dès le lendemain dans cette campagne qualifiée «d’anti-vote».
Dans toute la Kabylie, le rejet populaire des élections -appuyé par le FFS et le RCD- reste aussi unanime. Tant que la population n’aura pas eu une réponse claire sur ses revendications de la plate-forme d’El Kseur, la contestation sur le terrain continuera. A Béjaïa, des dizaines d’enseignants ont par exemple organisé un sit-in mardi devant le siège de la wilaya, et revendiqué la libération des manifestants arrêtés lors des récentes émeutes. Face à cette situation, le quotidien Libération commentait quant à lui que «le front de boycott et la probabilité d’une abstention record risquent de fausser les calculs et de faire émerger une majorité islamiste comme en décembre 1991». Ajoutant qu’actuellement «une région entière, la Kabylie, s’apprête à empêcher carrément le déroulement des élections du 30 mai».
Dans son ensemble, la presse algérienne redoute d’ailleurs un très important taux d’abstention. «Il est important de rappeler qu’hormis les présidentielles de novembre 1995, dont le taux de participation a été très élevé pour des raisons stratégiques, tous les scrutins depuis juin 1990 ont été marqués par des abstentions records», rappelait mercredi Liberté. Et de s’interroger : «l’Algérie aura-t-elle les moyens -comme la France face à Le Pen- de contrer la montée des islamistes le 30 mai ?». Une bombe a encore explosé mardi à Belouizdad faisant deux blessés…

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