À quelques jours du début de la campagne du président algérien Bouteflika en faveur du référendum du 29 septembre prochain pour sa Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les violences perpétrées par les groupes terroristes dans ce pays se sont accentuées. Embuscades, faux barrages, accrochages avec les forces de l’ordre et attentats, les terroristes semblent devenir de plus en plus actifs ces derniers jours.
En termes d’actes sanglants, le week-end dernier a eu sa part de l’horreur. Selon la presse algérienne, six personnes avaient trouvé la mort dans un faux barrage près de Batna. Le groupe terroriste, auteur du carnage, était composé d’une quarantaine d’éléments. Les terroristes ont surpris des automobilistes qui revenaient chez eux après une sortie dans la nature. Ils ont commencé par délester les usagers de la route de leurs biens, avant d’opérer un "tri" en retenant les personnes soupçonnées d’appartenir aux corps de la sécurité. Ces dernières au nombre de six ont été tuées froidement. Selon le quotidien « Liberté », une femme enlevée est encore portée disparue. Les lieux ont ensuite été investis par des forces de sécurité appelés à la rescousse qui ont mené une opération de ratissage durant toute la nuit, ajoute le quotidien.
Depuis un certain temps, la région Est de l’Algérie connaît une recrudescence des activités terroristes attribuées principalement au Groupe salafiste de la prédication et du combat (GSPC). Ceci s’explique par l’importance stratégique que rêvait cette région. Elle représente un véritable carrefour pour les divers trafics illicites : drogues, tabac, armes, trafic humain…etc. C’est une région qui échappe à tout contrôle. Dans cette même région, et plus précisément dans la forêt de Z’gague, un groupe de terroristes ont monté mercredi une embuscade contre une patrouille de la communale. Au passage de la patrouille, une bombe artisanale a explosé faisant trois tués parmi ce corps de sécurité. La région é été le théâtre d’une vaste opération de ratissage menée par les forces de sécurité algérienne. Des troupes héliportées de l’armée avaient participé à ces opérations qui ont visé à neutraliser une grande partie du groupe GSPC.
Hormis cette région sensible et incontrôlée, d’autres régions d’Algérie ont été la cible de fréquentes attaques à caractère terroriste. Le 5 août, un convoi militaire est tombé dans une embuscade terroriste à Gouraya dans la wilaya de Tipaza (à une soixantaine de km à l’ouest d’Alger), dans laquelle deux militaires et un civil ont trouvé la mort. Cinq jours après, trois gardes communaux ont trouvé la mort dans la commune de Aïn Zouit (wilaya de Skikda-500 km à l’est d’alger). Le 18 août, trois personnes ont été tuées dans une attaque dans la commune de Aïn Romana, près de Blida (à quelque 50 km au sud d’Alger).
Selon le quotidien El Watan, cette flambée de violence pourrait constituer un frein, du moins psychologique, à la promotion, voire l’aboutissement du projet de réconciliation nationale proposé par Bouteflika. Le quotidien algérois, affirme que la recrudescence des attentats terroristes, avec leur lot de sauvagerie et de victimes, serait donc la preuve que les irréductibles, du GSPC notamment, n’ont aucune notion de la réconciliation ou du repentir, et qu’ils sont, comme toujours, animés de cette conviction, aussi morbide soit-elle, d’instaurer un Etat théocratique en Algérie. «La réconciliation ne sera alors une démarche vaine si le sang des Algériens continue de couler. Et dans ce cas, aucune «charte» ne fera goûter au peuple le goût de la paix», résume le quotidien.