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Algérie : pressions sur Soltani

La machine répressive algérienne poursuit son œuvre. Un ministre, islamiste par-dessus le marché, qui s’attaque à la corruption et qui affirme détenir des preuves consistantes sur ses allégations n’est pas pour plaire au régime. La personne concernée n’est autre que le président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) qui doit répondre devant le Parquet des déclarations qu’il a faites à propos des personnalités impliquées dans des affaires de corruption. Les personnalités qu’accuse M. Soltani et dont il n’a pas encore divulgué les noms sont des ministres, des militaires et des parlementaires, en d’autres termes « la crème de la crème du régime » ou les « intouchables».
Le ministre sans portefeuille n’a pas eu à attendre longtemps. Quelques jours après sa sortie médiatique, il a été la cible du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Dans un virulent discours prononcé le 9 décembre dernier lors de l’ouverture de la réunion gouvernement-walis, le chef d’Etat a demandé à M. Soltani, sans le nommer, de présenter à la justice toutes les preuves qu’il détient sur les affaires de corruption, sous peine d’être passible de poursuites judiciaires. «Celui qui veut faire de la politique qu’il le fasse en dehors des cercles officiels», a-t-il martelé. Le même jour, la justice s’autosaisit de l’affaire. Mais ce n’est qu’au 18 décembre, que le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz a « invité » et non pas « convoqué » M. Soltani à venir s’expliquer sur ses allégations. En marge de la cérémonie commémorative de la Journée de la police arabe à Chateauneuf, le garde des Sceaux algérien a déclaré que M. Soltani a été «invité à se présenter devant le procureur près la Cour d’Alger». M. Belaïz a ajouté que le ministre islamiste aurait à fournir les «preuves» qu’il prétend détenir. Il n’a pas fixé de date précise pour cette « invitation ».
M. Soltani, qui s’est attaqué à l’un des nombreux vices qui rongent les institutions de l’Etat, s’est vu abandonné par tous ses «amis». Ses plus proches collaborateurs dans le parti ont été les premiers à le lâcher. «Il n’a consulté personne, c’est comme s’il avait reçu des instructions d’ailleurs», lui reproche un cadre du MSP.
Pour le Don Quichotte algérien, «la lutte contre la corruption est d’ordre politique. Elle ne doit pas se transformer en une bataille juridique», sinon il risque de la perdre. Ce pourrait être le cas, lors du prochain remaniement ministériel qu’on dit attendu pour fin 2007. Il est très probable que Bouguerra Soltani soit « le bouc émissaire » qui paiera, à coups sûrs, les pots cassés. Ce sera, sans aucun doute, le cadeau que le président Bouteflika lui fera en cette période de fêtes.
Enfin, le garde des Sceaux a convié « toute la société civile (…), notamment les institutions de l’Etat et les partis politiques » à participer au séminaire national pour expliquer le contenu de la loi sur la lutte contre la corruption qui devrait avoir lieu début février 2007.

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