L’Allemagne s’est fait une grosse frayeur en croyant pendant 24 heures avoir déjoué de justesse une tuerie dans un lycée de Cologne (ouest), mais il s’est avéré que les deux suspects, dont l’un s’est suicidé, avaient renoncé au projet depuis plusieurs semaines.
C’est ce qu’a annoncé lundi en fin d’après-midi le procureur chargé du dossier, Alf Willwacher, après un nouvel interrogatoire d’un lycéen de 18 ans en garde à vue depuis dimanche et après l’examen des ordinateurs saisis à son domicile et à celui de son camarade défunt, âgé de 17 ans. Finalement «non, je ne le fais pas», avait annoncé Robin G., le plus âgé, dans un mail il y a quatre semaines, à l’adresse de Rolf B., qui lui avait répondu début novembre qu’il ne passerait pas à l’acte seul, a expliqué le procureur.
Le parquet a en conséquence renoncé à toute inculpation et a fait transférer le gardé à vue, avec son accord, vers un hôpital psychiatrique, arguant d’un risque de suicide. Dimanche, la police de Cologne avait annoncé que le massacre était programmé pour mardi, exactement un an après une fusillade dans un collège de la région à Emsdetten (37 blessés), et que les deux suspects avaient dressé une liste de 17 professeurs et élèves qu’ils comptaient visiblement éliminer avant de se suicider. Les chaînes de télévision, radios et sites Internet de journaux ont aussitôt diffusé l’information en boucle, multipliant les commentaires d’experts sur le thème des forcenés, de la prévention, de l’accès aux armes, dans un pays encore traumatisé par la tuerie d’Erfurt, en ex-RDA, qui avait fait 16 morts dans un lycée en avril 2002. Au domicile des deux suspects, les enquêteurs ont saisi des armes, dont des pistolets à air comprimé et deux arbalètes. Les deux amis fabriquaient en outre des cocktails molotov et s’étaient documentés sur la conception de bombes.
• Audrey Kauffmann (AFP)