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Allouni dans une mauvaise passe

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Tayssir Allouni aurait-il vraiment lié à Al Qaïda ? Le maintien en détention, jeudi, du reporter vedette de la chaîne de télévision qatariote Al Jazeera semble le confirmer. Le juge Baltasar Garzon qui a pris cette décision suite aux déclarations de l’accusé dans lesquelles il a reconnu avoir remis des fonds à des activistes d’Al Qaïda. Allouni avait justifié son geste par des considérations de solidarité entre arabes. Ce maintien en détention, sans possibilité de caution, a été transmise à l’intéressé le jour même dans sa prison de Soto del Real, au nord de Madrid. Aux yeux de Garzon, le journaliste est un maillon essentiel dans la chaîne terroriste espagnole découverte au lendemain du 11 septembre. Le célèbre juge espagnol soupçonne également Allouni d’entretenir des «relations privilégiées» avec Imad Eddine Barakat Yarkas, alias Abou Dahdah, lui aussi hispano-syrien, et chef présumé de la branche espagnole d’Al-Qaïda. Le 20 novembre 2001, soit deux mois après les attentats de New York, Abou Dahdah avait été arrêté en Espagne avec douze «complices» et accusé d’être «directement lié à la préparation des attentats-suicides» du 11 septembre. Selon le procureur de l’audience nationale, haute juridiction qui statue sur les affaires touchant à la sécurité de l’Etat espagnol, Tayssir Allouni aurait effectué des virements allant de 1.000 à 4.000 dollars à de «présumés terroristes, principalement de nationalité syrienne». La police compte également passer au peigne fin ses appels téléphoniques durant plus de huit ans, pour déterminer s’il existe réellement des liens entre le journaliste avec la cellule d’Al Qaida, à Hambourg, que dirigeait Mohamed Atta, le kamikaze qui aurait piloté l’un des avions qui ont heurté le World Trade Center à New York, le 11 septembre 2001. Alors que tout le monde s’attendait à la libération du reporter hispano-syrien, la décision du juge anti-terroriste espagnol a surpris plus d’un. Sa défense tout d’abord, qui espérait «une libération, à tout le moins une libération conditionnelle», et la chaîne pour laquelle il travaillait, Al Jazeera, dont un porte-parole a estimé que l’arrestation du reporter, le dernier jour de ses vacances à Grenade, entre dans le cadre d’un complot visant les médias arabes. Ce n’est pas la première fois que le nom de Tayssir Allouni est cité dans une affaire de terrorisme. A en croire le journal El Pais, il aurait été mis sur écoute entre 1999 et 2000 à la demande du FBI, en raison de «supposés liens avec l’islamisme radical». Au terme de l’enquête, aucune charge n’avait été retenue contre ce Syrien débarqué à Grenade en 1983 pour y poursuivre des études en sciences économiques, et qui a travaillé au service arabe de l’agence de presse nationale EFE.

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