Les Belges devaient mettre entre parenthèses jeudi les querelles qui opposent Flamands et Wallons, les deux grandes communautés linguistiques du pays, pour célébrer la Fête nationale, marquant cette année le 175-ème anniversaire du Royaume. Des milliers de personnes ont rallié, dans une ambiance bon enfant, le Parc de Bruxelles et les abords du Palais royal, dans le centre de la capitale, pour assister au traditionnel défilé militaire et civil. Parmi les non-militaires participant au défilé, les hommes de la Protection civile, portant combinaisons et masques à gaz, ont été très applaudis, de même que les pompiers.
En marge de ce défilé, les enfants pouvaient s’initier dans le Parc de Bruxelles à vingt-cinq sports lors d’un "olympicnic" aux allures de grande kermesse familiale. Tintin, le héros préféré des Belges créé par Hergé, était également à l’honneur en ce jour de Fête nationale. Une exposition des véhicules utilisés par le célèbre reporter à la houppe (voitures et motos des années 30, camion de pompiers,…) était organisée aux abords du palais de justice. Une course de "caisses à savon" rappelant les "exploits" de Quick et Flupke, les deux garnements également nés de l’imagination d’Hergé, se tenait au même moment dans les rues de la capitale.
Malgré les tensions ces derniers mois entre les hommes politiques flamands, qui souhaitent plus d’autonomie pour la Flandre, et des responsables francophones qui se satisfont de l’actuel système fédéral, le Premier ministre Guy Verhofstadt a voulu donner un faste particulier aux cérémonies marquant cette année la Fête nationale. Le Roi des Belges, Albert II, s’est dit mercredi "confiant" dans l’avenir du pays, malgré les désirs d’indépendance d’une minorité parfois "bruyante". "Au cours de mes nombreux contacts aux quatre coins de la Belgique, beaucoup m’ont exprimé leur souci de l’unité du pays. Cela revenait comme un leitmotiv", a déclaré le Souverain belge, le sixième depuis l’indépendance gagnée sur les Pays-Bas en 1830.