De quoi souffre Abdelaziz Bouteflika exactement ? Les données quant à l’état de santé du président algérien, hospitalisé depuis samedi à Paris au Val-de-Grâce. Officiellement, M. Bouteflika « continue à subir des examens dans le cadre du bilan approfondi annoncé par les autorités algériennes », comme l’a déclaré lundi Jean-François Bureau, porte-parole du ministère français de la Défense. « Aucune date de sortie n’est connue pour le moment », a-t-il ajouté à l’AFP. Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a renvoyé sur les autorités algériennes pour toute information ou commentaire plus précis sur l’état de santé du président hospitalisé. Un état qui, selon un responsable gouvernemental algérien, s’est sensiblement amélioré. « Son état de santé s’est clairement amélioré après les examens médicaux effectués à Paris», a-t-il déclaré dans des propos relayés par l’agence de presse Reuters, sans préciser la durée de l’hospitalisation du chef d’Etat ni les résultats des examens. «Son état de santé n’inspire aucune inquiétude » a précisé ce responsable, qui a souhaité conserver l’anonymat. Toujours est-il qu’Abdelaziz Bouteflika s’est rendu dans la capitale française alors qu’il était attendu à Barcelone dans le cadre des festivités célébrant le 10ème anniversaire du processus qui porte le même nom. Il aurait dû avoir, en marge de ce sommet, un entretien avec son homologue français Jacques Chirac sur les difficultés que rencontre la signature d’un traité d’amitié entre la France et son ancienne colonie algérienne. Samedi soir, la présidence algérienne avait indiqué que le président, âgé de 68 ans, devait subir un bilan médical en raison de troubles digestifs, tout en précisant que sa santé n’était « pas source d’inquiétude ». Le chef d’Etat algérien avait d’abord été examiné à l’hôpital militaire Ain Naadja d’Alger, où les médecins lui ont conseillé de se soumettre à des examens plus approfondis à Paris. Mais cette absence d’informations sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika suscite des interrogations à Alger. Depuis samedi, il n’y a eu qu’un premier et unique communiqué officiel rendu public. Un communiqué qui confirme l’hospitalisation sans pour autant faire allusion à un bulletin de santé.
En même temps, aucune information n’a filtré sur l’évolution de l’état de santé du président algérien, ni sur la nature précise du mal dont il souffre. Ce doute et ce black-out n’est pas pour assainir la situation puisqu’en deux jours, les spéculations de la presse et de la rue en Algérie vont bon train. Tous s’interrogent, notamment, sur les origines et les causes des «troubles digestifs » dont le communiqué de la présidence fait état, sans toutefois donner plus de détails sur ce mal subit ni sur ses probables causes. Gastrite? Insuffisance rénale? Malaise cardiaque? Tous s’interrogent et tentent de décoder le communiqué laconique de la présidence lu, le jour même de l’hospitalisation, dans un bulletin spécial de la télévision algérienne.
Surpris de la nouvelle d’hospitalisation de leur chef d’Etat, les Algériens sont à l’écoute de l’évolution de son état de santé.