Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, vient d’afficher clairement l’intention de son parti à appuyer une révision constitutionnelle qui permette au président Bouteflika de briguer un troisième mandat.
Cette déclaration faite par le patron du FLN serait, d’après certains observateurs, une manière de répondre aux voix qui se sont élevées ces derniers temps pour entretenir le doute sur les capacités de Bouteflika pour diriger le pays. Depuis le retour du président algérien de la France, où il a été hospitalisé pendant des semaines, plusieurs personnalités ainsi que divers supports de presse commencèrent à parler de l’après-Bouteflika. Parmi les politiques ayant évoqué la fin de l’époque Bouteflikienne, le président du RCD, Saïd Sadi, qui, dans une déclaration à un journal français, avait affirmé que «le régime algérien est déjà dans l’après-Bouteflika».
Pour le quotidien El Watan, l’annonce de Belkhadem ne serait autre qu’une réponse à cette sortie médiatique de Saïd Sadi.
D’ailleurs, durant la conférence de presse sanctionnant la réunion de l’instance exécutive du parti, Abdelaziz Belkhadem a laissé apparaître une toute autre vision.
À en croire ce dernier, Abdelaziz Bouteflika est «complètement remis de sa maladie» et demeure chef d’Etat jusqu’en 2009 et par conséquent «continue et continuera à gérer les affaires du pays».
Le premier responsable du FLN révèle, par ces déclarations, l’un des objectifs de sa formation en appelant à une révision de la Constitution de 1996. Un objectif qui consiste à permettre au chef d’Etat de se présenter aux élections présidentielles de 2009 pour briguer un troisième mandat. Rappelons que ce projet a été rejeté par Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement et secrétaire général du RND. Pour Belkhadem, le projet de la révision de la Constitution est en cours et les commissions chargées de son élaboration poursuivent leur travail.
Ce n’est pas la première fois que Abdelaziz Belkhadem évoque une révision de la Constitution. En octobre dernier, lors d’une déclaration à la radio, le chef du FLN avait justifié cette décision par le fait que le FLN n’a pas été associé à l’élaboration de la Constitution de 1996. Et qu’il y a eu quelques incohérences dans la démarche d’alors, a-t-il observé.
«Ce sont ces incohérences qui ont fait qu’aujourd’hui nous ne savons pas dans quel régime sommes-nous : présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire», avait-il déclaré. Ainsi, pour lui, il est temps de définir clairement la nature du régime.
«Et le souhait du FLN est d’aller vers un référendum», a-t-il dit. Il trouve anormal qu’un quart et une voix au Conseil de la nation bloquent une décision de l’APN. «Certes, le Conseil de la nation a été créé pour parer à une éventuelle montée des islamistes au niveau de l’APN. Mais…», ajoute-t-il. Selon lui, le FLN est pour un régime présidentiel. Mais il n’avait jamais parlé auparavant d’une révision qui permettrait à Bouteflika de bringuer un troisième mandat.
Plusieurs observateurs algériens voyaient l’initiative du FLN à vouloir réviser la Constitution comme une façon de renforcer encore plus le pouvoir du président algérien. Il faut reconnaître que les dernières déclarations de Belkhadem vont effectivement en ce sens.