La Commission européenne et tous les groupes politiques du Parlement européen ont vertement dénoncé les propositions budgétaires de la présidence britannique pour la période 2007-2013, dont Tony Blair devait présenter une nouvelle version mercredi.
«Il faut veiller à ce que le fardeau de l’élargissement soit partagé équitablement, ce qui veut dire des concessions supplémentaires par rapport au rabais britannique», a affirmé José-Manuel Barroso, le président de la Commission européenne.
«Il s’agit pour l’Europe de démontrer qu’elle est capable de prendre des décisions sur des sujets difficiles», a-t-il ajouté en insistant sur la nécessité de parvenir à un accord lors du Sommet de Bruxelles de jeudi et vendredi. L’une des charges les plus virulentes est venue du camp politique du Premier ministre britannique. Le président du groupe socialiste, Martin Schultz, a rappelé les propos de Tony Blair qui, en présentant le 23 juin dernier sa présidence au Parlement européen, avait diagnostiqué une "crise de leadership politique" en Europe. «Cinq mois et demi plus tard, je ne peux que répéter qu’il y a une crise de leadership en Europe», a-t-il martelé en comparant Tony Blair au "capitaine du Titanic".
«J’ai l’impression de n’avoir plus affaire qu’à des commerçants qui ne font plus que des comptes d’épicier chaque fois qu’il y a un projet à décider», a ajouté l’eurodéputé allemand.
La volonté de la Grande-Bretagne de préserver son "rabais", au détriment des dépenses dédiées aux nouveaux Etats membres, a concentré toutes les critiques.
«Il ne doit pas y avoir des citoyens de première division et des citoyens de seconde division. Si cette solidarité n’est pas préservée, nous serons amenés à rejeter la proposition du Conseil», a affirmé Hans-Gert Pöttering, président du PPE-DE (droite), le groupe le plus important du Parlement.
«Nous préférons pas d’accord qu’un mauvais accord», a renchéri Graham Watson, président du groupe libéral et démocrate, rappelant que le Parlement sera cosignataire d’un accord sur les "perspectives financières" (la programmation budgétaire).