Richard Armitage, adjoint du secrétaire d’Etat américain Colin Powell, a atterri jeudi à Islamabad et devait se rendre le lendemain en Inde qui aurait demandé aux principaux acteurs de la communauté internationale de «fermer le robinet de l’aide économique» à son voisin. New Delhi continue cependant de refuser toute internationalisation du problème cachemiri, «une question strictement bilatérale».
Au point de proposer la création de patrouilles conjointes indo-pakistanaises le long de leur frontière commune, pour «vérifier» qu’Islamabad empêche bien les islamistes et terroristes de pénétrer en zone indienne. Depuis le début de la crise, le Pakistan ne cesse quant à lui de réclamer le déploiement d’observateurs indépendants, notamment des Américains et Britanniques traditionnellement proches des deux voisins.
C’est au beau milieu de cette tension que le secrétaire d’état adjoint s’est rendu dans la région. Son but : tenter de ramener le président Musharraf et le premier ministre Vajpayee à la table des négociations après l’échec de la médiation russe mardi à Almaty (Kazachstan). Pour cela, Richard Armitage devait rencontrer les deux protagonistes séparément, et se rendre compte des efforts faits par Islamabad pour lutter contre le terrorisme. Pendant ce temps-là, les combats ont repris le long de la frontière malgré une brève accalmie. Deux fillettes ont ainsi été tuées jeudi lors de bombardements indiens en zone pakistanaise. «Des tirs intenses ont été constatés dans le secteur d’abbaspur», avait annoncé un officier de police, Raja Ghulam Sarwar, plus tôt dans la matinée.
Selon un responsable militaire, «l’armée pakistanaise riposte aux tirs pour faire taire les canons ennemis». Des tirs sporadiques ont également été constatés dans le district de Kotli. Au Cachemire indien, la police a annoncé qu’un garde-frontière a été blessé.