Des affrontement sporadiques ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi à Miran Shah, principale localité du district tribal du Nord-Waziristan, où ces combats, les plus durs depuis le début de la "guerre au terrorisme" à laquelle s’est rallié le Pakistan il y a plus de quatre ans, avaient débuté samedi.
Un couvre-feu a été imposé et Miran Shah (250 km au sud-ouest d’Islamabad) était survolé en permanence par des hélicoptères de combat, a indiqué un correspondant de l’AFP à Mir Ali, à quelques kilomètres de Miran Shah.
L’armée a bouclé la ville, où l’électricité a été coupée, et l’administration locale s’efforçait de négocier un retour au calme avec les chefs de tribus locaux.
"Nous ne pouvons pas négocier, parce que nous ne pouvons pas parler au nom de quiconque. Le gouvernement veut que nous prenions la responsabilité que les talibans n’attaqueront plus, mais comment pouvons-nous prendre cette responsabilité ? C’est l’impasse", a expliqué un de ces chefs de tribus, Malik Inamullah.
Selon lui, les militants islamistes ont quitté les zones urbaines pour regagner les montagnes voisines.
"Nous cherchons très activement les deux principaux coupables, les mollahs Abdul Khaleq et Sadiq Noor, mais nous n’avons encore aucune indication sur l’endroit où ils se trouvent", a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un haut responsable des services de sécurité pakistanais.
Selon les autorités pakistanaises, Abdul Khaleq et Sadiq Noor ont cherché à imposer leur loi à Miran Shah et sont très proches des talibans, au pouvoir en Afghanistan de 1996 à leur renversement fin 2001 par une coalition militaire conduite par les Etats-Unis et soutenue par le Pakistan.
Abdul Khaleq dirigeait une madrassa (école coranique) à Miran Shah et avait appelé au "jihad" (guerre sainte) au lendemain d’une opération de l’armée pakistanaise au cours de laquelle une quarantaine de militants islamistes étrangers avaient été tués, mercredi dernier à Saidgai, à une vingtaine de kilomètres de Miran Shah.
Son frère, selon les autorités pakistanaises, était parmi les victimes du raid de Saidgai.
Sadiq Noor, qui dirige également une madrassa proche de Miran Shah, a rejoint Abdul Khaleq samedi pour attaquer les positions de l’armée pakistanaise à Miran Shah, Mir Ali et Saidgai.
Le responsable de la sécurité de la Province-Frontière du Nord-Ouest (NWFP), dont dépend la zone tribale, Sikandar Qayyum, a indiqué mardi que jusqu’à 140 militants avaient été tués lors de ces combats.