Dans le cadre de sa tournée marathon en Afrique de l’Ouest, Dominique de Villepin a gagné mercredi soir Abidjan après avoir rencontré les délégations gouvernementales et rebelles au Togo.
Des entrevues qu’il a qualifiées de positives au moment où, en Côte d’Ivoire même, le pouvoir accusait les rebelles d’avoir attaqué une de ses positions dans le centre-ouest. Rejetée par les intéressés, l’information a été infirmée par les troupes françaises chargées de veiller au respect du cessez-le-feu depuis le 17 octobre dernier.
Un regain de tension qui a bien failli faire échouer le nouvel espoir de sortie de crise. Selon le ministre togolais des Affaires étrangères, Koffi Panou, les belligérants sont en effet parvenus mercredi «à une convergence sur la nécessité de résoudre les points centraux de la négociation», sur les questions de «l’ivoirité, la nationalité, les listes électorales, l’application des résolutions du forum de réconciliation nationale» (octobre-décembre 2001), «les garanties de la communauté internationale» et le «désarmement» des rebelles.
L’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, exclu de la vie politique depuis deux ans pour « ivoirité douteuse », a pour sa part quitté la résidence de l’ambassadeur de France à Abidjan où il s’était réfugié le 19 septembre. Exfiltré du pays, le principal opposant au régime et son épouse française ont embarqué à bord d’un hélicoptère pour une destination étrangère inconnue. Son départ, qui coïncide avec la venue de M. de Villepin, avait été suggéré par le président ivoirien qui voyait d’un mauvais oeil la protection française dont il bénéficiait. «Ton arrivée Dominique, comme la pluie qui l’a accompagnée, va balayer les soupçons» entre la France et la Côte d’Ivoire » a d’ailleurs déclaré M. Gbagbo en accueillant le représentant du Quai d’Orsay.