Israël s’est, bien entendu, félicité des nouvelles pressions exercées par les Etats-Unis sur Yasser Arafat et la direction palestinienne. Condoleezza Rice, la conseillère du président américain Bush pour la sécurité nationale, a assuré que la phase actuelle «impose au président Arafat de prendre des mesures contre le terrorisme, de l’extirper de l’Autorité palestinienne ». Une déclaration qui fait suite à des propos très durs de George W. Bush, qui s’est déclaré être « très déçu » par Arafat, qu’il a accusé de « renforcer la terreur ». Assigné à résidence, acculé à faire des concessions qui tendent à l’éloigner de sa base, Arafat voit maintenant planer au-dessus de lui -et de son peuple – la menace de rétorsions de la part de Washington. Et le secrétaire d’Etat Colin Powell d’en rajouter une couche en affirmant, de son côté, qu’ « un éventail d’options » était à l’étude pour sanctionner le président palestinien. Celui-ci avait déjà invité le 16 décembre dernier les Palestiniens à cesser toutes les « activités terroristes » et «armées», un appel au calme qui avait été suivi d’effets pendant environ un mois. Mais il a vite été interrompu du fait des provocations de l’armée d’occupation israélienne et de ses incursions meurtrières. Dans un communiqué, l’Autorité Palestinienne a exhorté tous les mouvements palestiniens à « cesser complètement le feu et arrêter toutes les opérations militaires contre les Israéliens, qui ne servent pas du tout notre cause nationale ».
C’est une partie du contrat. A charge pour Israël de remplir la sienne, ou, au moins de chercher à calmer le jeu… Intervenant sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera, Arafat a demandé aux Américains « de ne pas se fonder sur les rapports israéliens pour juger la situation dans les territoires. Qu’ils envoient des émissaire pour qu’il se rendent compte par eux-même de l’escalade militaire israélienne ». Il est «du droit du peuple palestinien de se demander pourquoi la communauté internationale reste silencieuse face » aux bombardements israéliens, a-t-il ajouté. Et de lancer un appel aux Américains, leur demandant de comparer la lutte des Palestiniens contre l’occupation israélienne à leur combat contre les forces britanniques pendant la guerre d’indépendance. « Avez-vous jamais accepté l’occupation britannique aux Etats-Unis», a interrogé Yasser Arafat. « Est-ce que George Washington ne s’est pas battu, avec son peuple, jusqu’à ce qu’ils aient libéré les Etats-Unis?». Il a aussi demandé à Washington d’envoyer à nouveau l’émissaire Anthony Zinni dans la région, pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu. En fait, tous les efforts déployés ont tout d’une action concertée, n’ayant pour autre but que de mettre Arafat dans une situation encore plus intenable…