Avant une série d’entretiens à l’Otan puis à la Commission européenne, Mme Rice a critiqué les Européens sur le dossier nucléaire iranien, estimant que ceux-ci n’avaient pas brandi suffisamment clairement la menace de sanctions des Nations unies à l’égard de Téhéran. « Les Iraniens ont besoin d’entendre que s’ils ne peuvent pas supporter des mesures de vérifications (de leurs activités nucléaires, Ndlr)… alors, le renvoi devant le Conseil de sécurité poindra », a-t-elle déclaré dans une interview que devait diffuser la chaîne de télévision américaine Fox News.
« Je ne crois pas que quiconque ait dit cela aussi clairement qu’il aurait dû le faire aux Iraniens », a-t-elle ajouté, dans une allusion implicite au trio Allemagne-France-Royaume-Uni qui négocie actuellement avec Téhéran. Selon la secrétaire d’Etat, les Iraniens « ont besoin d’entendre que les discussions qu’ils mènent avec les Européens ne vont pas être une sorte de pause, durant laquelle ils seront autorisés à poursuivre leurs activités, qu’il y aura un terme à cela et qu’ils vont finir devant le Conseil de sécurité ». L’intervention de Mme Rice a fait l’effet d’une douche froide, au lendemain des déclarations conciliantes faites à Paris par la nouvelle chef de la diplomatie américaine en faveur de l’ouverture d’un « nouveau chapitre » dans les relations transatlantiques après les déchirements de la guerre en Irak.
Washington plaide notamment pour un engagement accru des Européens en Irak afin de relever le défi de la reconstruction du pays après les élections du 30 janvier. « L’Amérique est prête à travailler avec l’Europe pour nos objectifs communs et l’Europe doit être prête à oeuvrer avec l’Amérique », avait souligné mardi Mme Rice. Un refrain qu’elle devait de nouveau entonner à Bruxelles puis mercredi soir et jeudi au Luxembourg, pays qui préside actuellement l’UE. Outre la préparation de la visite du président Bush le 22 février pour un double sommet de l’Otan et de l’UE, les principaux dossiers devant être évoqués entre Mme Rice et les Européens seront le Proche-Orient, avec la nouvelle dynamique engagée entre Israéliens et Palestiniens, l’Irak et l’Iran.