Les deux émissaires américains, le secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient William Burns, et le général en retraite Anthony Zinni, ont rencontré mardi le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, et le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer, après s’être entretenus avec le Premier ministre Ariel Sharon. Une visite qui a donné lieu à de nouveaux désaccords au sein du clan israélien. L’interlocuteur privilégié de Yasser Arafat, Shimon Peres, aurait en effet été tenu à l’écart des négociations avec les émissaires de Washington. C’est en tout cas ce que dénonce le camp travailliste qui voit d’un mauvais oeil la présence des trois « faucons » de l’équipe Sharon, l’ancien général Meir Dagan, Danny Ayalon, le conseiller diplomatique, et Dore Gold, ex-représentant à l’Onu, à la table des négociations. «Sharon s’est condamné à trancher un dilemme: soit il tient compte de nous, soit il prend le risque de perdre notre soutien», a ainsi déclaré Ophir Pines-Paz, membre du Parti travailliste, à la radio de l’armée israélienne. Cette controverse ne se limite pas seulement aux désaccords israélo-israéliens puisque Ariel Sharon a fait part, avant même l’arrivée des deux émissaires de la Maison blanche, de son pessimisme quant à l’efficacité de ces rencontres. Le Premier ministre israélien avait alors réaffirmé qu’il refuserait « toute négociation politique » avec les Palestiniens tant qu’un cessez-le-feu ne serait pas totalement respecté sept jours durant.. Irréaliste, d’autant plus que ces déclarations ont été suivies d’une douzaine de morts Palestiniens la semaine dernière et des attaques palestiniennes de ces derniers jours… Dans ce contexte, aucune des parties en présence ne semble nourrir beaucoup d’illusions surtout que sur le terrain, les violences continuent de détériorer un climat déjà tendu. Dans le cadre de leur « mission de travail » de deux semaines au Proche-Orient, les deux médiateurs américains se sont quant à eux rendus ce mercredi auprès du président Yasser Arafat.