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Côte d’Ivoire : « la situation est sous contrôle »

Un des plus importants camps militaires d’Abidjan a été attaqué à l’arme lourde lundi à l’aube par des assaillants non-identifiés, repoussés par l’armée ivoirienne qui, selon des journalistes sur place, a repris en quelques heures le contrôle de la situation. Trois militaires loyalistes et une dizaine d’assaillants ont été tués dans l’assaut, selon un premier bilan établi par des cadres militaires du camp en fin de matinée lors d’une visite de journalistes sur les lieux. Les forces du 1er bataillon d’infanterie du camp ont riposté pendant plus de trois heures par des tirs d’armes légères et lourdes, alors que les hommes du bataillon parachutiste ont rapidement maîtrisé les assaillants. Intervenant à deux reprises à la télévision et à la radio publiques, le chef d’état-major de l’armée, le général Philippe Mangou, a affirmé que la "situation est sous contrôle" et qu’il ne s’agissait "nullement d’une mutinerie".
Le général Mangou, qui n’a donné aucun autre détail sur la nature de l’attaque et le nombre d’assaillants, s’est rendu dans la matinée sur les lieux, où des blindés et des véhicules tout-terrain ont été acheminés ainsi que des renforts de soldats fortement armés. Selon certaines informations, non confirmées de sources militaires, cette attaque pourrait avoir pour origine une mutinerie liée "aux mauvaises conditions de vie des soldats". Selon d’autres sources, ces mutins auraient été mécontents de l’arrestation de camarades accusés de racket. Le général Mangou a rejeté cette version des faits.
Ces événements interviennent un mois après l’attaque du plus grand camp de la gendarmerie d’Abidjan à Agban, le 1er décembre. Cette attaque se produit également quelques jours après la constitution du gouvernement de transition par le nouveau Premier ministre Charles Konan Banny, dont la priorité est le désarmement et l’organisation de l’élection présidentielle, au plus tard le 31 octobre. Ce gouvernement, formé après plus de trois semaines de tractations, comprend toutes les composantes politiques et la rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis sa tentative de coup d’Etat contre le président Laurent Gbagbo. Les FN ont condamné "avec vigueur" l’attaque et proposé la création d’un "état-major intégré" avec l’armée loyaliste pour sécuriser le pays.

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