A Bagdad, la manifestation, organisée à l’appel du rassemblement appelé Maram, initiales arabes pour "Congrès du refus des élections falsifiées", a défilé sur une grande artère du quartier Mansour, situé dans l’ouest de la capitale.
Commencée avec quelques centaines de personnes, la marche a vite gonflé pour compter environ de 5.000 manifestants, brandissant des banderoles sur lesquelles était écrit en arabe "Maram dit non à la Commission électorale", "Non à la division de l’Irak" ou "Nous demandons de nouvelles élections".
"Pas de démocratie sans élections libres" et "Gouvernement et Commission électorale = falsification", pouvait-on également lire sur d’autres banderoles.
Ali Tamimi, porte-parole désigné du Maram, qui comprend 42 groupes et mouvements politiques contestant les résultats, a indiqué au début de la marche que ce "rassemblement (avait pour but) d’exprimer le refus du peuple des falsifications des résultats par la Commission électorale".
"Nous demandons le changement de la Commission et (l’organisation) de nouvelles élections qui soient honnêtes", a-t-il dit, alors que la foule scandait "Ni chiites, ni sunnites, union islamique", arborant des portraits de dirigeants comme Iyad Allaoui, ancien Premier ministre laëc, et de leaders sunnites.
La marche, qui n’a pas connu d’incidents, s’est déroulée sous de strictes mesures de sécurité et encadrée de cordons assurés par les commandos du ministère de l’Intérieur.
"Votre manifestation est un message adressé à toutes les parties pour qu’elles revoient les résultats et s’allient pour former un cabinet d’union nationale", a notamment déclaré à la foule Saleh Motlak, un leader sunnite.
Des centaines de personnes ont manifesté sur le même thème à Tikrit, fief du président déchu Saddam Hussein, à 180 km au nord de Bagdad.
Ces mouvements de protestation sont organisés en dépit des mises en garde de la liste des chiites conservateurs contre les risques de porter la contestation dans la rue et d’exercer ainsi des pressions sur la Commission électorale indépendante.
Dans le camp chiite, des centaines de personnes ont défilé lundi en début de soirée à Kerbala, ville sainte à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad, pour demander la reconduction du Premier ministre Ibrahim Jaafari.
Une manifestation similaire est prévue mardi dans la ville chiite d’Amara, à 365 km au sud de Bagdad.