Sur l’ensemble de la population, quelque 3,5 millions d’Irakiens appartenant à des populations vulnérables comme les enfants souffrant de malnutrition, les femmes enceintes et les mères qui allaitent, auront besoin de rations de nourriture supplémentaires l’année prochaine. Une aide qui représente 51 millions de dollars (44,4 millions d’euros). Ces chiffres figurent dans un rapport conjoint des deux agences onusiennes basées à Rome, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Programme alimentaire mondial. Ces deux agences ont envoyé une mission en Irak en juin et juillet pour se rendre compte de la situation alimentaire. Selon leur rapport, la famine a été évitée, mais une malnutrition chronique persiste parmi la population irakienne (qui compte 25 millions de personnes) malgré une meilleure récolte céréalière cette année que l’an dernier. Par ailleurs, c’est par un discours à la fois critique et unificateur de Kofi Annan que la 58e session de l’Assemblée générale de l’ONU devait ouvrir ses travaux mardi à New York, avec deux dossiers majeurs -l’Irak et la réforme de l’ONU- et des interventions très attendues du président américain George W. Bush et de son homologue français Jacques Chirac. Dans son discours d’inauguration communiqué à l’avance à la presse, le secrétaire général de l’ONU comptait critiquer l’action « préventive » du président Bush contre l’Irak. Mais il devait également appeler les dirigeants mondiaux à mettre de côté leurs différends sur l’opportunité de l’intervention militaire et à unir leurs forces pour bâtir la démocratie en Irak. Cette rencontre des 191 Etats-membres de l’ONU réunit 86 présidents et Premiers ministres, trois vice-présidents et 99 ministres des Affaires étrangères. Le Conseil de gouvernement irakien nommé par Washington a envoyé son président, Ahmad Chalabi, et son chef de la diplomatie, Hoshyar Zebari, pour réclamer le siège de l’Irak à l’ONU. Dans son allocution, Kofi Annan entend véhiculer un message clair sur l’usage unilatéral de la force: le monde devrait gérer de manière collective les menaces posées par le terrorisme et les armes de destruction massive qui ont provoqué, depuis le 11 septembre 2001, des frappes « préventives » initiées par les Etats-Unis.