Un ancien ministre du Logement égyptien, Ahmed al-Maghrabi, en place du temps du président Hosni Moubarak, a été condamné jeudi à cinq ans de prison ferme pour malversations financières, a-t-on appris de source judiciaire. M. Maghrabi a été jugé coupable par un tribunal du Caire d’acquisition illicite de biens publics et de dilapidation de fonds publics d’une valeur de quelque 73 millions de livres égyptiennes (12 millions de dollars), a indiqué cette source à l’AFP. M. Maghrabi est le troisième ancien ministre de M. Moubarak à être condamné pour malversations financières, après l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli (12 ans de prison) et l’ancien ministre du Tourisme Zoheir Garranah (5 ans). Il avait quitté le gouvernement fin janvier, lors de la formation d’un nouveau cabinet, quelques jours après le début de la révolte populaire qui a fait tomber le régime de M. Moubarak le 11 février. Le secteur de la construction et du logement, en plein essor ces dernières années, a été au centre de multiples affaires, au travers notamment de la vente par l’Etat de terrains à des promoteurs à des prix jugés très en dessous de leur valeur réelle. Plusieurs autres anciens ministres de M. Moubarak, dont son ancien Premier ministre Ahmad Nazif, ainsi que des hommes d’affaires et d’autres personnalités politiques autrefois proches du pouvoir sont également poursuivis et en attente de jugement. M. Moubarak lui-même, ainsi que ses deux fils Alaa et Gamal, doivent être traduits devant un tribunal pénal, à une date encore indéterminée. Ils sont poursuivis pour enrichissement illicite, ainsi que dans le cadre de l’enquête sur la répression des manifestations anti-régime du début de l’année, qui ont fait plus de 800 morts.