La justice égyptienne vient de libérer le numéro deux des Frères musulmans, à quelques jours de l’élection présidentielle à laquelle la confrérie a appelé ses nombreux partisans à participer mais à ne pas élire Hosni Moubarak.
Mahmoud Ezzat, 64 ans, a été relâché samedi, au terme de trois mois de détention, contre une caution de 2.000 livres égyptiennes (345 USD), a indiqué dimanche une source judiciaire.
Le procureur général de la Haute Cour de sécurité de l’Etat, Hicham Badaoui, a décidé également la libération de huit autres membres de la confrérie, interdite mais tolérée, a ajouté cette source.
M.Ezzat "a été libéré (samedi) et il est rentré chez lui", a confirmé à l’AFP un responsable des Frères musulmans.
Il a affirmé que qu’elle le soit ou pas, cela est l’affaire des autorités. Nous, nous tenons toujours à notre position.
Les Frères musulmans, considérés comme la première force d’opposition du pays (17 députés "indépendants" sur 454), ont demandé le 21 août à leurs partisans de prendre part à l’élection mais de ne pas voter pour le chef de l’Etat, Hosni Moubarak. Leur chef, Mohammed Mehdi Akef, a réaffirmé cette position en estimant que le "programme électoral (de M. Moubarak) ne parle que du passé et de ses réalisations". "Il est impossible que nous donnions nos votes à Moubarak, notamment à cause (du maintien) de l’Etat d’urgence", en place depuis 1981, a-t-il dit au journal Sawt al-Oumma. Mahmoud Ezzat, surnommé par ses partisans "l’homme de fer" du mouvement, a été capturé le 22 mai, lors d’une vaste campagne d’arrestations dans les rangs de la confrérie, qui s’était soldée par des centaines d’interpellations.
Selon l’agence de presse gouvernementale Mena, au moment de leur arrestation, "Mahmoud Ezzat et d’autres membres de la confrérie (…) planifiaient une série de réunions pour relancer les activités du mouvement interdit". "Des publications de propagande en faveur des Frères ont été saisies en leur possession", ajoute Mena. Officiellement interdite depuis 1954, la confrérie, qui revendique deux millions de membres et le soutien de trois autres millions de personnes à l’échelle nationale, n’a pas présenté de candidat pour ce premier scrutin présidentiel pluraliste. Le gouvernement tolère certaines de ses activités, mais arrête régulièrement ses membres.