La France est-elle sur la ligne de mire de la nébuleuse Al-Qaïda ? Après l’Espagne et la Grande-Bretagne, la France serait-elle sous la menace d’attentats intégristes ? Récemment, les services de renseignements français ont interpellé plusieurs présumés sympathisants actifs du Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC). Un mouvement islamiste algérien armé, issu d’une scission du GIA, qui se considère comme un groupe de la mouvance d’Al-Qaïda décidé à internationaliser son action.
Ce nouveau coup de filet antiterroriste, mené lundi matin dans le Loiret, a permis d’arrêter quatre personnes, dont deux "cibles principales" dans le cadre de l’enquête sur la cellule islamiste démantelée la semaine dernière et dont l’animateur présumé est Safé Bourrada.
Il s’agit de deux Français convertis à l’islam, âgés de 25 et 30 ans. Ils ont été arrêtés à l’aube par les hommes de la Direction de la surveillance du territoire (DST) à Chalette-sur-Loing, dans la banlieue de Montargis, et à Châteaurenard, au sud-est de la sous-préfecture du Loiret. Un couple, présent chez l’un des suspects, a également été interpellé. Du matériel informatique a été saisi lors des perquisitions. Surveillés depuis deux ans à cause de leurs liens présumés avec Bourrada, les deux hommes se seraient rencontrés en prison où ils effectuaient une peine pour des faits de droit commun et où ils auraient adhéré aux thèses de l’islamisme radical. L’opération de lundi est "la poursuite" de l’enquête sur le démantèlement de la cellule Bourrada à Trappes (Yvelines) et Evreux (Eure) la semaine dernière, a confirmé sur RTL le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. «C’est dans le cadre de la même enquête. Ce sont des enquêtes au long terme puisque depuis des mois voire des années en l’occurrence, un certain nombre d’individus sont surveillés et, au moment où les services spécialisés l’estiment nécessaire, des interpellations ont lieu,» a déclaré M.Sarkozy. Outre Bourrada, condamné pour son soutien logistique aux attentats de 1995, les juges antiterroristes ont mis en examen vendredi Djamel Badaoui, Achour Ouarab et son cousin Kaci Ouarab, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et pour "financement du terrorisme". Tous fréquentaient la même mosquée de Trappes.
Les quatre hommes sont écroués, tout comme trois autres, également liés à Bourrada, qui avaient été arrêtés en juillet après avoir agressé au bois de Boulogne à Paris un travesti pour le racketter. Les enquêteurs les soupçonnent d’avoir ainsi voulu financer "la cause". Le 9 septembre, un autre habitant de Trappes, M’Hamed Benyamina a été arrêté à l’aéroport d’Oran en Algérie. D’après l’AFP, il aurait affirmé aux policiers algériens que son groupe envisageait des attentats contre le métro parisien, le siège de la DST, rue Nélaton (XVe) et l’aéroport d’Orly.