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France : Gérard Longuet, l’invisible ministre de la Défense

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Sauf à penser qu’en temps de guerre et de multiples interventions militaires dans différents théâtres d’opération, le temps est exclusivement laissé à la Com et à la diplomatie, Gérard Longuet, ministre de la Défense en titre a brillé par son absence. Le visage de la crise a été jusqu’à présent incarné par le visage à la reconnaissable calvitie d’Alain Juppé. Celui de l’impulsion internationale a été le monopole de Nicolas Sarkozy. Gérard Longuet se contentait de participer aux réunions de crise autour de François Fillon comme s’il s’agissait d’une anonyme secrétaire d’Etat, loin d’être directement concerné par la grande séquence militaire initiée par Nicolas Sarkozy. On le voyait sur la photo ou dans les vestibules des réceptions, sans savoir de quel ministère il est le patron. Et quand Gérard Longuet décide de se rendre en Afghanistan pour rendre visite aux troupes françaises participant à la guerre contre les Talibans, l’événement fait figure de Breaking News. Une première. C’est Kaboul qui identifie Gérard Longuet comme ministre de la Défense de la France. Et Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé de se faire remarquer. L’a-t-il fait intentionnellement ou s’agit-il d’une maladresse de débutant ? Au moins à deux reprises, il commet des déclarations qui vont à l’encontre de la doctrine voulue par Nicolas Sarkozy en la matière. La première fut lorsque Barack Obama, David Cameron et Nicolas Sarkozy publient une tribune dans la presse internationale pour signifier à Mouammar Kadhafi que l’avenir immédiat se fera fatalement sans lui, qui se précipite pour préciser à ceux qui ne l’ont pas encore compris que cette démarche des trois leaders sortait le traitement de cette crise du cadre de la résolution 1973. La seconde fut lorsque les craintes d’enlisement dans ce qui s’apprête à devenir le bourbier libyen pour les forces de la coalition devenait une vraie hantise pour l’opinion française, avec ce que cela implique comme perte de crédibilité des promoteurs de cette guerre dont Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet se précipite sur les journalistes pour leur affirmer la vérité que personne ne veut entendre en ce moment : La guerre risque de durer. Il jette par la même occasion une forme de sinistrose qui douche l’enthousiasme que mettent Nicolas Sarkozy et Alain Juppé à convaincre les Français que cette opération militaire pouvait être intense mais brève. S’il faut chercher les raisons de cet apparent dysfonctionnement, sans doute faudra-t-il revenir aux conditions de la nomination de Gérard Longuet. Il devait faire partie du troisième gouvernement de François Fillon, mais le coche fut raté. «Le Canard Enchaîné» de l’époque rapporta une explication virile entre Nicolas Sarkozy et Gérard Longuet sur ce ratage de dernière minute. Et c’est à la faveur de la noyade subite de la ministre des Affaires étrangères Michelle Alliot-Marie dans les sables mouvants de la révolution tunisienne que Gérard Longuet a pu devenir ministre de la Défense en remplacement d’Alain Juppé, parti sauver la diplomatie française des décombres qu’elle avait subis. L’autre raison concerne la boulimie d’espace, de pouvoir et de visibilité d’Alain Juppé dont le retour au gouvernement aux postes les plus prestigieux, après une longue traversée du désert, sonne comme une vraie renaissance politique pleine de promesses pour l’avenir.

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