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France : Le « non » reprend le dessus

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À moins de deux semaines du référendum français sur la Constitution européenne, les Français n’arrivent toujours pas à se décider quand à l’option qu’ils doivent choisir. Doivent-ils voter pour ou contre la Constitution européenne? Cette incertitude s’affiche clairement sur les résultats des sondages qui tantôt donnent la victoire au "oui" tantôt au "non". En effet, après avoir été en tête des sondages le "oui" recède la place au "non". Trois sondages, publiés récemment ont donné le "non" vainqueur au scrutin du 29 mai.
Un sondage Ifop pour Wanadoo, publié samedi, donnait le "non" à 54% des intentions de vote (+4). L’institut de sondage Ipsos relève une nouvelle "inversion de tendance" alors que le "oui" avait semblé reprendre un petit avantage depuis la fin d’avril, après une longue série (amorcée à la mi-mars) d’enquêtes donnant le "non" gagnant.
«L’incertitude sur l’issue de la consultation reste forte. Le rapport de force entre le "oui" et le "non" est extrêmement serré», a déclaré à l’AFP Bruno Jeanbart, directeur adjoint du département Opinion de CSA. Un sondage CSA France 3/France Info/Le Parisien, réalisé les 14 et 16 mai et publié lundi, donne 51% (+2) des intentions de vote au "non", le "oui" perdant deux points à 49% par rapport à la précédente enquête des 7 et 9 mai.
Le "non" obtient également 51% dans un sondage Ipsos/Le Figaro/ Europe 1, réalisé les 13 et 14 mai et publié lui aussi lundi. Il progresse de 1 point par rapport à une enquête réalisée les 6 et 7 mai et de 4 points par rapport à celle des 29 et 30 avril. Le "oui" baisse aussi bien à gauche qu’à droite, souligne Ipsos. Au sein de la gauche parlementaire, il perd deux points par rapport à la précédente enquête à 41% et au sein de la droite parlementaire, il perd quatre points à 72%. Chez les sympathisants socialistes, le "oui" est en perte de vitesse (-2) et se retrouve à égalité avec le "non" (50-50%). Chez les sympathisants UMP, le "oui" perd cinq points à 72%, selon Ipsos.
Selon les instituts de sondage, le "retour marqué" de l’ancien Premier ministre socialiste, Laurent Fabius, "identifié comme le principal leader du ‘non’", les accusations de matraquage médiatique en faveur du "oui" et la polémique sur le lundi de la Pentecôte nourrissent la remontée du "non", qui s’observe surtout à gauche.
Face à cette montée du "non", le camp du "oui" durcit le ton, notamment pour tenter de mobiliser l’électorat indécis.
Le ministre chiraquien de l’Intérieur, qui tenait une réunion publique à Livry-Gargan, fief fabiusien de la Seine-Saint-Denis, a estimé qu’il convenait désormais d’engager "un nouveau combat pour le ‘oui’".
Pour Dominique de Villepin, ministre français de l’Intérieur, la "cristallisation" va se produire dans la dernière semaine de cette campagne. "Ce sera un moment vital, décisif", a-t-il souligné. Il a, entre autres, souhaité amener les Français à "prendre conscience pleinement des enjeux" du vote sur le traité européen.
"Jusqu’au dernier moment, nous devons mener ce travail d’explication", a insisté le ministre. "Tout ce qui est en suspension va prendre forme".
Pour sa part, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a peine remis de son opération de la vésicule, a vite repris sa compagne en faveur du "oui". Mardi soir, le Premier ministre a animé un dîner-débat à Bordeaux organisé par son club, dialogue durant lequel il s’est montré désireux d’être aux avant-postes dans les derniers jours de la campagne. Le Premier ministre a aussi accordé une interview en duplex sur France 2. «Ça fait plaisir de vous retrouver. Ça m’a manqué !», a-t-il lancé.
D’autres meetings UMP vont en effet suivre. Le ministre se rendra jeudi au Havre, ville de l’ancien directeur de campagne de Jacques Chirac en 2002, Antoine Rufenacht, vendredi à Epinal, fief du président du Sénat Christian Poncelet, et samedi dans le Val d’Oise pour un pique-nique en faveur du "oui".
M.Raffarin sera ensuite sur ses terres, lundi à Poitiers, pour un meeting commun avec le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, initialement programmé le 13 mai et reporté en raison de son repos forcé.
Ces efforts seront-ils fructueux ? Le camp du "oui" arrivera-t-il a sauver la Constitution européenne ? Si le «non» l’emporte, y aura-t-il un plan B ? À suivre.

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