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France : levée de l’état d’urgence instauré pendant la crise des banlieues

L’état d’urgence avait été instauré en pleine crise des banlieues, en vertu d’une loi datant de la guerre d’Algérie qui permet notamment de mettre en place des couvre-feux et de procéder à des perquisitions de nuit et de jour.
Il avait ensuite été prolongé par le parlement à partir du 21 novembre pour une durée de trois mois maximum.
La levée de cette mesure d’exception avait été annoncée lundi soir par les services du président Jacques Chirac.
Elle intervient alors que le réveillon du Nouvel An n’a pas confirmé les craintes des autorités sur une reprise des émeutes qui avaient embrasé durant trois semaines les banlieues déshéritées du pays, à forte population originaire du Maghreb et d’Afrique noire.
425 véhicules ont néanmoins été brûlés lors de cette nuit de réveillon, malgré le déploiement de quelque 25.000 policiers, contre 333 lors du 31 décembre 2004, soit un tiers de plus.
Au total, quelque 10.000 véhicules et 200 bâtiments publics, notamment des écoles, avaient été incendiés durant la crise des banlieues, où s’est exprimé de manière spectaculaire le sentiment d’exclusion de nombreux jeunes issus de l’immigration.
Près de 5.000 personnes ont été interpellées, pendant et après les émeutes, et plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme prononcées.
Dans ses voeux au gouvernement, mardi matin, Jacques Chirac a souligné que l’état d’urgence avait été "indispensable pour donner aux forces de l’ordre les moyens d’agir". "C’était évidemment une décision de précaution, de protection et une décision strictement temporaire" "Au vu de la situation de ces dernières semaines, j’ai décidé d’y mettre fin", a-t-il ajouté.
Il a également affirmé qu’il fallait une "accélération de l’action" en faveur de l’égalité des chances", à l’école, dans l’accès aux universités et à l’emploi en entreprise et dans la fonction publique.
Le gouvernement a annoncé ces dernières semaines une série de mesures pour tenter d’aider les quartiers difficiles, en réaffectant par exemple certains crédits qu’il avait supprimés aux associations locales ou en accordant des moyens supplémentaires aux collèges situés dans ces zones.

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