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G8 : Les Palestiniens font appel

En annonçant son «plan» concernant l’avenir du Proche-Orient, George W. Bush devait s’attendre aux réactions de ses pairs qu’il retrouvait ces mercredi et jeudi dans la petite station canadienne de Kananaskis. Il avait aussi dû prévoir que les Palestiniens appelleraient à l’aide les autres leaders du club des Etats les plus riches au monde, dont la plupart se trouvent être européens. Car depuis le discours du chef de la Maison-blanche lundi, qui a conditionnait l’aide américaine au départ de Yasser Arafat de la direction palestinienne, les Quinze ont à tour de rôle émis de larges réserves.
A commencer par le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, en visite dans la région, qui avait critiqué mardi les propos américains concernant le départ du président palestinien. Londres avait également affirmé qu’il continuerait de considérer Yasser Arafat comme un interlocuteur, même après sa possible réélection lors du scrutin de janvier prochain.
L’UE, à l’image de Javier Solana, chargé de la politique extérieure européenne, avait également fait savoir qu’elle souhaitait la tenue d’une conférence internationale, projet occulté lundi par M. Bush.
Ces positions ont donc redonné espoir aux dirigeants palestiniens même si le poids de la diplomatie européenne a souvent été trop faible pour influencer le géant américain. Ce qui n’a pas empêché mercredi le négociateur palestinien, Saëb Erakat, d’appeler les membres du G8 à faire pression sur George W. Bush afin qu’il offre «un programme d’action» pour résoudre le conflit. «Je voudrais demander aux leaders du G8, qui se retrouvent aujourd’hui au Canada, d’essayer de convaincre le président Bush que ce dont les Palestiniens et les Israéliens ont besoin, c’est de l’action, pas une vision», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Jéricho. «Une vision ne constitue pas une politique. Une vision ne remplace pas des plans» a-t-il ajouté. Très attendu sur le dossier, le président américain devait présenter mercredi de vive voix son initiative aux présidents français Jacques Chirac et russe Vladimir Poutine, ainsi qu’aux chefs de gouvernement canadien Jean Chrétien, japonais Junichiro Koizumi, allemand Gerhard Schroeder, britannique Tony Blair, et italien Silvio Berlusconi. Le ministère russe des affaires étrangères (autre Etat parrain du processus de paix) avait déjà indiqué qu’il souhaitait des «clarifications» sur certains points, en particulier le sort réservé à Yasser Arafat. Lors de son arrivée dans les Rocheuses, George W. Bush avait quant à lui répété mardi soir qu’Israël avait «le droit de se défendre».
Ce feu vert américain donné à la politique Sharon, l’Etat hébreu continue chaque jour un peu plus de l’appliquer. Mercredi, l’armée a ainsi imposé un couvre-feu dans sept villes de Cisjordanie qu’elle réoccupe depuis la semaine dernière. Quelque 700.000 Palestiniens sont touchés par cette mesure.
Les forces israéliennes ont aussi arrêté dans la nuit de mardi à mercredi cinq Palestiniens, dans la région de Hébron, au sud de la Cisjordanie. Des opérations y étaient encore en cours près du quartier général de Yasser Arafat, où des Palestiniens armés se sont retranchés. Un Palestinien a été blessé par balle lors d’une incursion israélienne à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Ghaza.
Plus au sud, enfin, des chars israéliens ont tiré cinq obus contre la ville de Rafah.

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