La situation dans les territoires palestiniens se détériore après un attentat-suicide perpétré lundi en plein cœur de à Tel-Aviv. L’attentat revendiqué par le Jihad islamique, un groupe radical, est le premier commis en Israël depuis l’entrée en fonction du gouvernement formé par le mouvement islamiste Hamas à la fin mars, après sa victoire électorale en janvier.
Le refus du Hamas de condamner cet attentat a renforcé la pression sur le gouvernement palestinien qui est déjà boycotté par l’Occident et privé d’aide internationale.
« L’occupation porte la responsabilité de ses actions (…) L’occupation israélienne poursuit ses agressions contre les fils du peuple, les assassinats, les invasions, les arrestations, » a affirmé le porte-parole du gouvernement Ghazi Hamad dans un communiqué.
« Il faut proclamer que l’Autorité palestinienne est devenue un Etat terroriste à traiter comme tel. Nous avons d’innombrables moyens et nous disposons d’une importante réserve de cibles (potentielles), » a répliqué un ministre proche d’Ehud Olmert, Ronni Bar-On, à la radio publique.
Mardi lors d’une réunion de deux heures, le Premier ministre par intérim et les principaux responsables de son cabinet ont décidé de révoquer le permis de résidence à Jérusalem de députés du Hamas.
« Israël considère l’Autorité palestinienne comme responsable de ce qui s’est passé lundi, » a expliqué Gideon Meir, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères. Toutefois, expliquent des participants à la réunion, Ehoud Olmert s’est prononcé contre une riposte militaire à grande échelle et à une proposition visant à déclarer l’Autorité palestinienne «entité ennemie». Une telle déclaration aurait ouvert la voie à des frappes directes contre l’Autorité palestinienne.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Aux millions de dollars appartenant aux Palestiniens représentant les taxes prélevées sur les produits des échanges commerciaux de l’Autorité palestinienne transitant obligatoirement par Israël, vient maintenant s’ajouter la coercition vis-à-vis des autorités palestiniennes démocratiquement élues. La police israélienne a arrêté un ministre palestinien, membre du Hamas. Khaled Abou Arafa, ministre en charge des Affaires de Jérusalem, a été interpellé alors qu’il se rendait dans une banlieue de Jérusalem, en provenance de Ramallah.
L’analyste politique Mkheimar Abou Saada estime que le gouvernement Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh devrait faire des gestes envers la communauté internationale pour sortir de son isolement.
« Maintenant qu’il est au gouvernement, le Hamas doit adopter une approche plus raisonnable et plus pragmatique, » affirme-t-il.
Il estime que le Hamas devrait envisager « d’appeler à la fin de la violence dans toutes ses formes contre les civils, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, » ou d’accepter la formation d’un « gouvernement d’union nationale » avec le Fatah de Mahmoud Abbas.
Abou Saada souligne que le gouvernement Hamas aura du mal à faire face aux « pressions croissantes, surtout après les déclarations américaines qui peuvent être interprétées comme un feu vert à Israël pour assassiner des membres du gouvernement ou de réoccuper des zones dans la bande de Gaza ».