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Hamas veut imposer sa loi

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Première séance très tendue hier au sein du Conseil législatif palestinien (CLP). Des députés du mouvement «Fatah» se sont retirés du Parlement, dominé par le mouvement islamiste Hamas, après une querelle sur l’ordre du jour. Ce retrait était intervenu après le refus par le président du CLP, qui n’est autre qu’Aziz Doweïk, un cadre du Hamas, de retirer un article prévoyant le «réexamen» de mesures déjà votées par le précédent Parlement. Le mouvement «Fatah», par la voix du président de son groupe parlementaire, Azzam Ahmed, avait essayé de faire entendre «raison» au président islamiste, en arguant de «l’illégalité» de l’article controversé, en vain. Aziz Doweïk, fort du soutien de nombreux députés islamistes, est resté «indéboulonnable».
Ce qui a poussé Azzam Ahmed à ordonner le retrait des élus du mouvement «Fatah», constitués entre autres de Nabil Chaâth, Mohamed Dahlane et Saëb Erakat. Une décision, a tranché Azzam Ahmed, sur laquelle il ne serait pas question de revenir, si la présidence du CLP, soutenue par 132 députés islamistes, ne renonçait pas au «réexamen» de l’article. Cet article, entériné par le précédent Conseil législatif palestinien, alors contrôlé par le Fatah, prévoyait la nomination de membres du «Fatah» à des postes administratifs-clés et la création d’une Cour constitutionnelle dont le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas nommerait les juges, ce qui n’était pas pour plaire au mouvement islamiste radical «Hamas» qui, paraît-il, voudrait garder le contrôle, entre autres, d’un appareil aussi sensible que la Cour constitutionnelle. La soif du pouvoir, manifestée jusqu’ici par le mouvement «Hamas», est «justifiée» par des considérations «sécuritaires». Comme l’a laissé entendre le président du CLP, Aziz Doweïk en ouverture de la séance inaugurale du nouveau Conseil législatif palestinien. Lors de cette séance, M. Doweïk a appelé au «respect du principe de la séparation des pouvoirs», affirmant que «le rétablissement de la sécurité dans les territoires palestiniens devrait être au centre de l’action des députés».
Un «souci» qui, aux yeux des observateurs, cacherait un désir enfoui de «faire main basse» sur les leviers du pouvoir palestinien, dans le but de le faire obéir à la grille de lecture et à la littérature d’un mouvement qui, depuis le 25 janvier, date à laquelle il a remporté les législatives, se retrouve le dos au mur. Considéré par l’Europe, mais aussi et surtout les Etats-Unis, comme étant une «organisation terroriste», le «Hamas» ne peut plus compter sur l’aide financière pour assumer sa responsabilité vis-à-vis d’un peuple palestinien déjà harcelé par une crise économique aiguë. La crise, qui vient de l’opposer aux députés du mouvement «Fatah», et dont il aurait pu bien se passer, vient ainsi compromettre ses chances pour réussir une bonne gouvernance sur le plan intérieur. Et ce n’est surtout pas cette politique radicale qui pourrait apaiser les tensions. Comme en témoigne cette première séance du CLP, lors de laquelle son président a donné la pleine mesure de son radicalisme. Nabil Chaâth, député du mouvement «Fatah», a regretté à ce propos que M. Aziz Dooweïk «n’ait pas fait preuve de flexibilité». «Il a ses idées et ses convictions et il ne transigera pas», a-t-il déploré.

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