"Le terme guerre civile ne figure pas dans le vocabulaire palestinien", a affirmé aux journalistes M. Haniyeh, après une réunion à Gaza avec des responsables des différentes factions, y compris le Fatah.
"Ne vous inquiétez-pas: ce genre d’incidents sont toujours douloureux mais notre peuple est uni. Nous entendons les régler", a-t-il ajouté. "Nous pouvons surmonter les problèmes comme cela a été le cas dans le passé".
Un chauffeur de la représentation jordanienne à Gaza a été tué et neuf Palestiniens blessés dans l’accrochage armé lundi entre une force paramilitaire formé par le gouvernement Hamas et des services de sécurité fidèles au Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Les affrontements ont eu lieu près du siège du Parlement en plein centre de Gaza, transformé en véritable champ de bataille pendant plus de deux heures, poussant les Etats-Unis à se dire "troublés par cette escalade de la violence".
Dès dimanche, M. Abbas avait exclu que les accrochages armés dégénèrent en guerre civile, à l’issue d’un mini-sommet avec des dirigeants israéliens en Egypte en marge du forum économique mondial sur le Moyen-Orient. "La guerre civile est une ligne rouge que personne n’oserait franchir", a-t-il dit.
En poste depuis moins de deux mois, M. Haniyeh est dans une position de plus en plus difficile alors que les violents heurts se multiplient entre ses partisans et ceux du Fatah sur fond de crise économique et financière aiguë.
Des responsables des deux mouvements se sont réunis d’urgence jusqu’à tard lundi pour tenter de maîtriser la situation, sans aboutir à des résultats concrets.
A peine ont-ils réussi à se mettre d’accord sur la nécessité de "poursuivre le dialogue" et ont condamné les "parties suspectes" à l’origine des affrontements, une façon de ne pas s’accuser mutuellement comme c’est d’habitude le cas.
Jeudi, toutes les factions palestiniennes sont appelées à se réunir pour tenter de sortir de cette crise. Mais le fossé qui sépare désormais le Fatah et le Hamas laisse peu d’espoir sur la réussite de cette initiative parrainée par M. Abbas.
M. Haniyeh, dont le mouvement est considéré comme une organisation terroriste par Israël, a par ailleurs renouvelé, dans un entretien au journal israélien Haaretz, sa proposition d’une "trêve" de longue durée avec Israël.
"Si Israël se retire sur les lignes de 1967, la paix régnera et nous observerons une trêve pour de longues années", a-t-il dit.
Il a toutefois éludé la question de la charte du Hamas de 1988, qui prône la destruction de l’Etat d’Israël et l’instauration à sa place d’un Etat palestinien islamique. "Je ne parle pas en tant que dirigeant du Hamas, mais comme le Premier ministre de tous les Palestiniens", a-t-il déclaré.
Réagissant à ces propos, l’ambassadeur d’Israël à Washington Danny Ayalon a réaffirmé que le gouvernement palestinien ne serait pas considéré comme un interlocuteur valable "tant qu’il n’aura pas reconnu Israël, qu’il n’aura pas renoncé au terrorisme et n’aura pas accepté de se plier aux accords conclus".
Enfin, le chef de la branche armée du Hamas en Cisjordanie, Ibrahim Hamed, a été capturé par l’armée israélienne à Ramallah en Cisjordanie.
Le chef des Brigades Ezzedine al-Qassam âgé de 41 ans est accusé par Israël d’avoir organisé une série d’attentats dont des attaques suicide à Jérusalem, qui ont fait 55 tués depuis 2001.
Il a été capturé après qu’une unité israélienne a assiégé le bâtiment où il se trouvait à Ramallah, non loin de la résidence privée de M. Abbas. Les soldats venus avec un bulldozer ont tiré sur le bâtiment et sommé l’activiste de se rendre, ce qu’il a fait sans opposer de résistance, selon une source militaire.