Au moins 137 personnes auraient péri, lundi matin, dans un crash d’avion de ligne indonésien. L’appareil, un Boeing 737-200 de la compagnie indonésienne privée Mandala, transportait 112 passagers et cinq membres d’équipage. L’avion s’est écrasé au décollage en plein cœur de Medan, sur l’île de Sumatra, tuant 30 personnes au sol.
Selon l’AFP qui cite un responsable des services de secours indonésiens, l’avion de la compagnie Mandala s’est écrasé à 09h40 (02h40 GMT), en dehors du périmètre de l’aéroport.
D’après l’AFP, le choc a été très violent. Le Boeing s’est crashé sur une large zone densément peuplée. Le feu s’est vite répondu détruisant plusieurs habitations. Apparemment, l’appareil devait avoir les réservoirs remplis de kérosène.
La télévision locale a diffusé des images de la carlingue en feu, de même que des voitures et des habitations. Un panache d’épaisse fumée noire s’élève dans le ciel alors que les pompiers s’efforcent de circonscrire les incendies. Les pompiers ont dû arroser longuement pour s’approcher du lieu du drame.
«Je suis arrivé sur les lieux une dizaine de minutes après l’impact. Il y avait des corps qui brûlaient un peu partout», a raconté un journaliste local. «Une dizaine de maisons ont été incendiées, de même que cinq à six minibus. L’avion était en morceaux, on ne pouvait distinguer que la queue », a-t-il ajouté.
La plupart des cadavres ont été brûlés et il était impossible de les identifier. Vu la force de l’impact, certains ont été dispersés en plusieurs morceaux. Par ailleurs, les bilans des victimes présents dans l’avion demeurent contradictoires. Le directeur des secours a assuré qu’il n’y avait aucun rescapé à bord du Boeing.
«Tous les 117 passagers et membres d’équipage sont morts. Trente personnes qui se trouvaient au sol dans le secteur de l’impact ont également été tuées», a affirmé à Reuters Zainul Kahar, responsable des opérations de secours.
Cependant, selon l’AFP, au moins neuf survivants ont été retrouvés sur le site. Leurs identités correspondaient à des identités figurant sur la liste des passagers diffusée par la compagnie. Un de ces voyageurs, Rohadi Sitepu, a relaté à la télévision indonésienne Metro TV avoir survécu parce qu’il se trouvait avec cinq autres passagers à la rangée numéro 20, miraculeusement épargnée lors du choc, poursuit l’agence. En Indonésie, cet immense archipel de près de 6.000 îles habitées s’étendant sur près de 5.000 kilomètres, les accidents d’avion ne sont pas rares.
La plus grave catastrophe aérienne qu’a connue ce pays remonte à septembre 1997. Un Airbus A-300 de la compagnie nationale Garuda avait percuté une zone montagneuse aux environs de Medan, tuant tous les 222 passagers et 12 membres d’équipage. Plusieurs compagnies aériennes privées indonésiennes avaient auparavant fait l’objet de critiques récurrentes, en particulier sur le plan de la sécurité ou des retards constatés dans les vols. Mandala est une société privée gérée et possédée par les militaires indonésiens. L’armée possède ainsi de nombreux intérêts privés qui lui permettent de se financer. Lors d’une conférence de presse organisée à Djakarta, un responsable de la compagnie, Asril Tanjug, a indiqué que le Boeing accidenté datait de 1981 et avait encore huit ans à voler.