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Interrogatoires secrets : embarras croissant du gouvernement Grec


Samedi, l’hebdomadaire To Proto Thema a provoqué une tempête en publiant les noms des agents grecs qu’il estime impliqués dans ces interrogatoires, et en désignant comme leurs complices le responsable en Grèce du MI6 – services de renseignement extérieurs britanniques – et un agent de Londres non-identifié.

Le ministre de l’Ordre public George Voulgarakis, qui coiffe les services secrets grecs (EYP), n’a pas réagi à cette publication, alors qu’il avait formellement démenti le 14 décembre la réalité de ces interrogatoires. Le reste du gouvernement est également silencieux, bien que l’affaire fasse désormais la Une des médias.

De manière tout à fait exceptionnelle, les services secrets grecs (EYP) ont eux estimé devoir réagir à l’article, sans démentir l’information principale mais pour déplorer la publication des noms de leurs agents, qui "met des personnes en danger" et "affecte (les) intérêts nationaux" du pays.

Le syndicat du personnel de l’EYP a pour sa part réclamé dans un communiqué le "soutien" du gouvernement et "la protection de la justice".

Mardi, Frangiskos Ragoussis, avocat de sept Pakistanais présumés victimes de ces enlèvements – sur un total de 28, selon un responsable de leur communauté – a annoncé avoir déposé plainte à l’encontre des agents grecs et britanniques pour "enlèvements" et "tortures".

Selon Me Ragoussis, plusieurs victimes avaient effectivement fait état de la présence parmi leurs ravisseurs de plusieurs personnes parlant grec mais aussi d’"un ou deux étrangers parlant anglais", parmi lesquels un "homme noir".

L’avocat a affirmé à l’AFP que certains de ses clients ont été "battus" après avoir été enlevés et maintenus au secret, pour des périodes allant pour certains jusqu’à une semaine. Leurs interrogatoires portaient sur certaines de leurs connaissances à Londres.

Huit présumées victimes ont maintenu leurs accusations en déposant devant la police, avait affirmé la semaine dernière le procureur chargé de l’enquête préliminaire ouverte le 13 décembre. Au total ils sont désormais une douzaine à avoir témoigné dans le cadre de ce dossier, a précisé mardi Me Ragoussis.

Leurs témoignages se sont également multipliés dans la presse grecque.

"A deux reprises un policier m’a frappé. Après quoi j’ai demandé de l’eau et il m’a de nouveau frappé violemment au visage. Ensuite il m’a mis un coup de pied", a rapporté l’un des Pakistanais concernés, Gul Nawaz, 32 ans, à l’hebdomadaire Athens News.

"Ils m’ont posé de nombreuses questions sur (les attentats de) Londres", a témoigné au même journal une autre victime présumée, Mohammed Munir.

"Ils m’ont frappé très fort à la tête et m’ont dit que je mentais (…) Ils m’ont posé aussi des questions sur Al Qaëda et demandé si j’avais un lien avec l’organisation", a-t-il ajouté.

Les autorités britanniques de leur côté n’ont pas fait de nouveau commentaire sur ce dossier.

Le 13 décembre, l’ambassade de Grande Bretagne à Athènes avait affirmé à l’AFP que sa politique était de "ne pas commenter les spéculations des médias sur les opérations supposées des services de sécurité, que les faits soient ou non éloignés de la vérité, comme c’est le cas ici".

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