“La semaine prochaine verra le début du jugement des symboles de l’ancien régime qui comparaîtront successivement pour que justice soit faite en Irak”, a déclaré mardi le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, devant le Parlement provisoire (Conseil national). Les procès concernent Saddam Hussein et ses adjoints détenus par l’armée américaine, dans un camp proche de Bagdad. D’après le ministre irakien des Droits de l’Homme, Bekhtiar Amin, le procès de Saddam Hussein pourrait commencer au premier trimestre 2005. Quant au retard pris dans le jugement de l’ancien président et des onze responsables de son régime, Allaoui l’a expliqué par la complexité des procédures et les difficultés de la préparation de leur procès. A présent, poursuivit le Premier ministre irakien cité par l’AFP, “ nous en avons terminé avec les procédures et les nominations de (juges) et je peux dire, avec assurance, que les procès commenceront la semaine prochaine de manière successive et continue”. C’est le Tribunal spécial irakien (TSI), créé par la coalition en décembre 2003, qui sera chargé du procès des symboles du régime déchu. Au menu des chefs d’accusation figurent, génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et violations des lois irakiennes.
L’ex-dictateur de l’Irak fait l’objet de sept chefs d’accusation, dont le gazage de milliers de Kurdes en 1988, l’invasion du Koweït en 1990, la répression des soulèvements kurde et chiite en 1991, l’assassinat de dirigeants politiques et religieux, et le déplacement forcé de milliers de Kurdes dans les années 80. Il convient de rappeler que le 1er juillet, Saddam Hussein et onze hauts dignitaires de l’ancien régime avaient été présentés à un juge qui leur avait signifié les chefs d’inculpation pesant contre eux. Ils risquent la peine capitale. Tous, à l’exception de l’ancien dictateur, avaient signé un document selon lequel ils reconnaissaient avoir pris connaissance des accusations qui pèsent sur eux. Le TSI compte une vingtaine de juges d’instruction, cinq juges de première instance et neuf magistrats pour la Cour d’appel. Il y a seulement une dizaine de jours, le ministre des Transports, Louaï Al-Aris, avait indiqué à Washington, que le procès de l’ancien dictateur débuterait après les élections générales prévues en Irak le 30 janvier 2005. Mais les responsables irakiens parlaient d’une ouverture de procès avant la fin de 2004 ou du moins avant les élections, tandis que les Américains ont, pour leur part, toujours évoqué un procès prévu pour 2005.
Toujours est-il que le Conseil national irakien par intérim a réclamé, lundi, un procès rapide, alors que huit des 11 principaux lieutenants de Saddam Hussein ont fait, ce week-end, une grève de la faim pour réclamer la visite de délégués du Comité international de la Croix-Rouge. Selon l’armée américaine, ils s’alimentaient de nouveau lundi. Pour Younadem Kana, un des membres du Conseil national, punir ces accusés “aurait un effet dissuasif” sur les insurgés. Mais la surprise c’est que le premier qui sera jugé n’est pas Saddam mais le sinistrement célèbre Ali Hassan Al-Majid, alias Ali Alkimaoui (Ali le Chimique).
Les autorités irakiennes ont annoncé mercredi, qu’il serait le premier à être jugé parmi les dirigeants du régime déchu de Saddam Hussein, la semaine prochaine, au moment où le coup d’envoi était donné à la campagne électorale en Irak.
Selon le porte-parole du ministre irakien de la Défense, Hazem Chaâlane, Ali Hassan Al-Majid, conseiller présidentiel et cousin de Saddam Hussein, “sera le premier à être jugé”. Il a précisé que les procès se dérouleraient à partir de la semaine prochaine et jusqu’à la mi-janvier. Pour rappel, Ali Hassan Al-Majid a été arrêté le 21 août 2003 par les troupes américaines. Il est accusé d’avoir ordonné le gazage des Kurdes à Halabja en 1988, d’avoir participé à l’invasion du Koweït en 1990 et à la répression de l’insurrection chiite en 1991.
Ces annonces et déclarations sont survenues au moment où la Commission électorale irakienne recevait mercredi, date-limite aux inscriptions, les dernières listes aux élections générales que certains partis ne désespèrent pas de voir reportées en raison de l’insécurité. Des élections dont la campagne a commencé dans un contexte de violence ininterrompue.