Le département iranien des Affaires étrangères a appelé les dirigeants américains à accorder d’abord leur discours et à faire des gestes plus probants pour que Téhéran envisage de renouer le dialogue. « Le temps pour une telle mission n’est pas encore venu », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi devant la presse. « Les Etats-Unis savent ce qu’ils ont à faire », a-t-il ajouté pour redire l’exigence iranienne d’actes plus convaincants. Mais il a aussi dit la difficulté pour les Iraniens de juger de la volonté américaine de renouer le dialogue, en renvoyant l’administration du président George W. Bush à ses divisions à l’égard de la République islamique: « Ces derniers jours, nous avons entendu des voix discordantes (des Américains), il est donc difficile de juger, on ne sait pas clairement si ce geste (l’aide humanitaire américaine après le séisme de Bam) est un acte isolé ou pas ». M. Assefi évoquait la venue éventuelle en Iran, proposée par les Etats-Unis, d’une délégation conduite par le sénateur Elizabeth Dole et comprenant un membre de la famille Bush. Cette mission, après le tremblement de terre de Bam, aurait été purement humanitaire, selon les Américains. Mais, conduite par le sénateur Elizabeth Dole, elle aurait été suggérée par le président George W. Bush lui-même selon la presse et aurait compris un membre de sa famille. Elle aurait été la première du genre depuis la rupture des relations diplomatiques en 1980. La proposition a immédiatement été interprétée comme un nouveau geste d’apaisement de la part de Washington après le séisme qui a fait de 30 à 35.000 morts le 26 décembre. L’ampleur du désastre a convaincu les Américains de passer sur plus de 20 années d’animosité. Le vice-secrétaire d’Etat américain Richard Armitage a appelé l’ambassadeur iranien aux Etats-Unis immédiatement après le drame, Washington a aussitôt offert son assistance humanitaire, dépêché plusieurs avions de matériel et 80 médecins et secouristes et décidé une levée provisoire et partielle des sanctions imposées à la République islamique. « La levée de ces sanctions, même provisoire et partielle, est positive », a dit M. Assefi. « Si la volonté qui prévaut chez les dirigeants américains, c’est de briser le mur de défiance et qu’ils agissent concrètement pour cela, alors le climat changera », a-t-il déclaré. En particulier, si la levée des sanctions « est prolongée et étendue, le climat changera », a-t-il dit, « 90 jours (la durée de la suspension), ce n’est pas très long, il faut attendre pour voir ».