La décision d’Israël de surseoir au retrait de son armée du secteur réoccupé de la ville autonome d’Al Khalil a été dénoncée dimanche par l’Autorité palestinienne comme «décision irrésponsable de nature à aviver la tension». Le gouvernement Sharon «n’est plus capable de respecter ses engagements», a affirmé M. Nabil Abou Roudaina, conseiller du Président Yasser Arafat, en référence à l’accord sur le retrait de l’armée israélienne négocié le 18 août dernier.
Le ministre israélien de la Défense, Ben Eliezer, a justifié cette décision par la menace d’attentats dans la zone d’Al Khalil,à quoi répond Abou Roudaina que l’Autorité palestinienne ne peut pas «assumer ses responsabilités dans les domaines économique, de l’administration civile et de la sécurité sans retrait préalable» de l’armée israélienne. «C’est plutôt à Israël d’assurer le calme total en faisant taire les grondements de ses chars,les tambours de guerre et en cessant les assassinats de Palestiniens», a déclaré de son côté M. Saeb Erakat,le principal interlocuteur palestinien d’Israël..
M. Ben Eliezer a par ailleurs, annoncé la poursuite des négociations sur l’application du plan de retrait mis au point le 18 août. Rappelons que ce plan prévoyait l’ évacuation par étapes des zones palestiniennes réoccupées par Israël en Cisjordanie et à Ghaza En échange, l’Autorité palestinienne s’engage ait à assurer le calme dans les régions redevenues autonomes. Mais les principaux groupes armées palestiniens ont dénoncé cet engagement malgré les appels répétés de responsables de l’Autorité palestinienne à ces groupes de «tirer les leçons du passé et d’abondonner leurs positions absolues».
L’armée israélienne a poursuivi, pendant ce temps ses incursions en Cisjordanie. La dernière en date a eu lieu hier, dimanche, dans Jénine, faisant trois blessés, dont deux enfants de douze ans. Dix militants palestiniens ont également été arrêtés lors de plusieurs opérations en Cisjordanie. Parmi eux, Abdel Halim Dana, un des chefs présumés du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), interpellé chez lui à Hebron (Al Khalil). Cinq d’entre eux ont été arrêtés lors d’une autre incursion à Salfit, au Sud de Naplouse, et trois autres l’ont été près de Jénine,dans le Nord de Cisjordanie. Sur un autre plan, des officiers israéliens en poste en Cisjordanie s’étaient prononcés contre toute évacuation des zones autonomes d’Al Khalil qui était envisagée par le pouvoir civil. Ces officiers ont été blâmés par le chef d’état-major qui a considéré une telle critique irregulière et anti-démocratique. Un ministre travailliste est allé jusqu’à affirmer que l’attitude de ces officiers était «proprement scandaleuse».