Cinq chars et plusieurs dizaines de soldats israéliens ont effectué une nouvelle incursion mardi avant l’aube dans le village autonome palestinien de Irtas, près de la ville de Beit Lahm, en Cisjordanie, où ils ont capturé trois militants palestiniens avant de se retirer. Les soldats israéliens été accueillis par des tirs palestiniens. Quatre Palestiniens, dont trois membres des services de sécurité et un civil, ont été blessés dans la fusillade qui a suivi. Côté israélien, on affirme avoir arrêté un haut responsable du Jihad islamique, ainsi que deux autres Palestiniens accusés par Israël d’ « implication dans des activités terroristes». Au moins quatre voitures ont été détruites au cours de l’incursion, qui a duré trois heures.
Des Palestiniens ont ensuite ouvert le feu depuis la ville voisine de Beit Jala contre la colonie juive de Gilo, qu’Israël considère comme un quartier à part entière d’Al-Qods, la Ville Sainte, que le gouvernement Sharon compte transformer en forteresse. En adoptant de nouvelles mesures de sécurité, qui consisteront à installer plus de barrages, de sécurité physique de sécurité invisible ou visible.
Par ailleurs, l’Union Européenne est sortie quelque peu de son immobilisme en apportant lundi un soutien clair à Yasser Arafat, estimant que le président de l’Autorité palestinienne, encerclé par les blindés israéliens à Ramallah et lâché par Washington, restait incontournable si l’on veut parvenir à une paix durable au Proche-Orient. Une gifle administrée, à Bruxelles, par les ministres des Affaires étrangères des quinze au président américain George Bush, qui s’est aligné le week-end dernier sur les thèses du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Les quinze tentent de préserver un équilibre entre les demandes présentées aux Palestiniens et aux Israéliens. S’ils exhortent Arafat à lutter contre le terrorisme avec plus de vigueur et à arrêter l’Intifada, ils demandent également à Ariel Sharon de retirer ses troupes des zones sous contrôle palestinien, d’arrêter les exécutions extra-judiciaires et de mettre fin au blocus des territoires. « Pour éradiquer le terrorisme, comme pour construire la paix, Israël a besoin de l’Autorité palestinienne et de son président élu, Yasser Arafat, comme partenaire de négociation », peut-on lire dans une déclaration adoptée lors de leur réunion. Les ministres, qui estiment que la capacité des Palestiniens à combattre le terrorisme ne doit pas être affaiblie, se disent par ailleurs très « inquiets » de la destruction des infrastructures et bâtiments financés par l’UE, au cours de raids de représailles menés par l’armée israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza. L’Union Européenne, qui se « réserve le droit de réclamer réparation », évalue les dégâts à 17,3 millions d’euros, soit quelque 175,6 millions de dirhams.