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Katrina a révélé un géant aux pieds d’argile

Alors que les médias américains montraient des cadavres flottant dans les rues inondées de la Nouvelle-Orleans (1,4 million d’habitants) en proie aux pillards, l’administration du président George W. Bush se retrouvait sous le feu des critiques pour son impréparation à une catastrophe pourtant annoncée, et pour la lenteur de sa réponse.

M. Bush, qui s’est rendu vendredi sur les lieux pour la première fois, cinq jours après le passage du cyclone, a lui-même a reconnu la faiblesse de la réponse initiale à la crise humanitaire: "les résultats sont inacceptables", a-t-il indiqué.

Pour le chef des opérations d’urgence à la Nouvelle-Orléans, Terry Ebbert, "c’est une honte nationale". "Nous sommes capables d’envoyer une aide massive aux victimes des tsunamis, mais pas de secourir la Nouvelle-Orléans", a-t-il souligné.

L’agence gouvernementale chargée de la prévention et la gestion des catastrophes, la FEMA (Federal emergency management agency), était tout particulièrement montrée du doigt.

Officiellement chargée après les attentats du 11 septembre de la préparation à une éventuelle attaque nucléaire ou chimique, la FEMA "n’était pas préparée" à la présence de milliers de personnes à la Nouvelle-Orléans après l’ordre d’évacuation, a reconnu son président Michael Brown sur la chaîne ABC.

Les médias américains soulignaient vendredi que les vivres et les secours avaient été apportés aux survivants du Tsunami à Banda Aceh, en Indonésie, deux jours après la catastrophe, alors que des milliers de réfugiés de Louisiane, du Mississipi et d’Alabama manquaient encore du minimum vital cinq jours après le cyclone.

Le New York Times a attribué en partie la crise à la mobilisation de la Garde nationale pour l’Irak. Un tiers des membres de la Garde nationale de La Louisiane combat actuellement en Irak et n’a pu participer aux secours.

Même le Wall Street Journal, proche de l’administration républicaine, rendait les autorités en partie responsables du chaos. "Les Américains attendent parfois trop de leur gouvernement – comme leur assurer des prix de l’essence bas – mais ils sont en droit qu’il leur fournisse au moins la sécurité, même et peut-être a fortiori lors des crises".

Fait exceptionnel, les Etats-Unis ont accepté jeudi l’aide internationale pour cette catastrophe, même s’ils n’ont pour l’instant fait aucune demande concrète.

De nombreux pays mais aussi des organisations internationales comme l’Otan et l’Onu ont proposé leur aide, y compris le Sri Lanka, pourtant dévasté par le tsunami du 26 décembre qui y avait fait 31.000 morts, et qui débloqué 25.000 dollars d’aide aux Etats-Unis.

L’Agence internationale de l’Energie a appelé ses membres à puiser dans leurs réserves d’essence pour répondre à la pénurie d’essence due à l’arrêt des raffineries, très nombreuses dans cette région pétrolière du golfe du Mexique.

Selon certains experts, les Etats-Unis risquent de ne pas être autosuffisants en essence pendant encore deux à trois mois et l’Europe ne pourra pas continuer à les fournir.

Symbole de l’image écornée de l’"hyperpuissance" américaine, des Somaliens se déclaraient vendredi solidaires des Américains.

Pour Aden Mohamud, un chauffeur de bus de la capitale somalienne en proie à la guerre civile depuis 14 ans, "la Nouvelle-Orléans ressemble à Mogadiscio au début de la guerre".

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