Le monde croit toujours que la faim ne se manifeste que sous forme de joues creuse et de ventre ballonnés. Dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, une faim insidieuse est en train de ronger le peuple palestinien en proie à la malnutrition silencieuse.
Ce peuple, qui souffre avec dignité et sans jamais se départir de la grandeur qui préside à sa lutte d’émancipation nationale, vit depuis plus de deux ans sous le joug d’une occupation atroce faite de blocus et de couvre-feux qui ont complètement détruit son économie. Plus de 50% de la population palestinienne se trouve actuellement sans emploi et plus de 60 % vit au-dessous du seuil de pauvreté.
Selon la terminologie des experts, les Palestiniens souffrent essentiellement d’une sorte de « faim cachée » d’une gravité telle qu’elle hypothèque le développement mental et physique normal de toute une génération d’enfants palestiniens.
Ces enfants souffrent de malnutrition aiguë ou chronique pour des rasons purement produites par l’occupation israélienne. Aucune sécheresse n’a frappé Gaza ou la Cisjordanie et aucune récolte n’a été affectée. L’échec du processus d’Oslo, par la volonté de Sharon et consort a entraîné la destruction préméditée de l’économie palestinienne.
Les mères palestiniennes qui allaitent sont également souffrantes. Elles ne prennent plus en que 15 à 20 %, en moyenne, des calories qui leur sont nécessaires. Leur état de santé ainsi que la croissance normale de leur progéniture est menacée par l’anémie, le manque d’acide folique et de protéines. L’Office de Secours et de Travaux de l’ONYU pour les Réfugiés de Palestine tire la sonnette d’alarme contre une situation qui perdure et s’aggrave. Les Palestiniens, si rien n’est fait, continueront de faire face à cette faim cachée et à l’horreur voilée d’une génération qui restera à jamais physiquement et mentalement diminuée.
• M.T. (avec le Centre d’Information de l’ONU pour le Maroc)