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La France accuse l’Iran d’avoir un programme nucléaire militaire

Mais une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, interrogée sur ce durcissement apparent de la France, s’est bornée à réaffirmer la position traditionnelle de Paris, selon laquelle les activités nucléaires iraniennes en matière d’enrichissement font "douter de leur nature pacifique".

Elle n’a pas repris les termes de programme "militaire clandestin" employés par M. Douste-Blazy.

Intervenant sur une chaîne de télévision française, le ministre français avait déclaré : "Aujourd’hui c’est très simple : aucun programme nucléaire civil ne peut expliquer le programme nucléaire iranien". "Donc, c’est un programme nucléaire iranien militaire clandestin", avait-il ajouté.

Le responsable iranien chargé du nucléaire Ali Larijani a immédiatement "regretté" depuis Téhéran que la France lance de telles accusations, en assurant que son pays ne cherchait pas à "avoir la bombe".

"Ce n’est pas la vérité", a-t-il dit, en conseillant à M. Douste-Blazy d’utiliser "le poids de la France pour résoudre ce problème" du nucléaire iranien "au lieu de hausser le ton".

La porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès Romatet-Espagne, a de son coté souligné que les doutes des Européens sur le programme nucléaire iranien étaient "partagés par l’AIEA qui les a exprimés dans plusieurs rapports et encore récemment dans sa résolution du 4 février".

L’Iran a provoqué une nouvelle crise en annonçant le 10 janvier la reprise d’activités liées à l’enrichissement d’uranium. Il a riposté à la résolution de l’AIEA du 4 février, en décidant de suspendre le régime de contrôle renforcé de son programme nucléaire par l’agence onusienne.

Mardi, Téhéran a confirmé la reprise de ses travaux d’enrichissement d’uranium dans l’usine de Natanz (centre), en précisant qu’il ne s’agissait pas, pour l’instant, d’un programme à grande échelle.

Face à cette détermination, M. Douste-Blazy a rappelé que la communauté internationale avait "envoyé un message très ferme en disant aux Iraniens : revenez à la raison, suspendez toute activité nucléaire et l’enrichissement de l’uranium".

Mais les Iraniens "ne nous écoutent pas", a-t-il constaté, en faisant valoir que c’était justement "la raison pour laquelle, pour la première fois depuis quelques jours, la communauté internationale est unie".

"Il y a non seulement les Européens, c’est-à-dire la France, l’Allemagne et les Britanniques. Mais aussi la Russie et la Chine", a dit M. Douste-Blazy.

Il a souligné que ces pays avaient décidé de porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des nations unies "qui sera donc saisi par un rapport de M. (Mohamed) ElBaradei, le directeur de l’AIEA, début mars".

Pour Paris, "c’est au Conseil de sécurité et à lui seul, de dire ce qu’il entend faire, quels moyens il entend se donner, pour arrêter, pour gérer, pour terminer cette crise terrible de la prolifération nucléaire, due à l’Iran, de manière unilatérale", a conclu le ministre.

Le conseil des gouverneurs de l’AIEA doit se réunir de nouveau le 6 mars pour constater dans quelle mesure l’Iran s’est conformé à ses demandes et décider d’un éventuel renvoi du dossier au Conseil de sécurité.

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