Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Pierre Lellouche a jugé mercredi «pas convenable» et qualifié de «dérapage» les propos de la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, jugeant la situation des Roms en France inconcevable après la IIe Guerre mondiale. «Ce genre de dérapage auquel elle a ajouté sa voix, ça n’est pas convenable», a déclaré M. Lellouche à la radio RTL. «Le ton qu’elle a pris sur le thème ça suffit, ma patience a des limites, ça n’est pas comme cela que l’on s’adresse à un grand Etat», a-t-il ajouté. Il réagissait aux déclarations la veille de Viviane Reding, chargée de la Justice et des Droits fondamentaux au sein de l’exécutif européen, visiblement ulcérée par la dissimulation de l’existence d’une circulaire française ciblant expressément les Roms pour les expulsions. «J’ai été personnellement interpellée par des circonstances qui donnent l’impression que des personnes sont renvoyées d’un Etat membre (de l’UE) juste parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Deuxième Guerre mondiale», a lancé Mme Reding. «En tant que ministre français, en tant que citoyen français, en tant que fils de quelqu’un qui s’est battu dans les Forces françaises libres (de la Résistance), je ne peux pas laisser Mme Reding dire que la France de 2010 dans le traitement de la question des Roms, c’est la France de Vichy (qui a collaboré avec les nazis). Ce n’est pas possible de parler de Deuxième Guerre mondiale», a réagi M. Lellouche. «L’aéroport (parisien) de Roissy, ce n’est pas Drancy», principal lieu d’internement et de départ des déportés juifs de France vers les camps d’extermination nazis